Première incursion en salle pour moi aux Francofolies hier soir, alors que Pierre Lapointe lançait sa tournée « seul au piano » Théâtre Maisonneuve. Un chanteur que j'aime beaucoup mais que je n'avais jamais vu en spectacle jusque là... J'avais raté son dernier passage montréalais en août dernier car je devais récupérer une amie à l'aéroport le même soir, j'avais considéré aller l'entendre à Paris en octobre alors que j'y étais de passage mais n'avais pas réussi à convaincre mon ami de m'y suivre; bref, trop de rendez-vous manqués pour résister une fois de plus, moi qui ai écouté en boucle son album live avec l'Orchestre Métropolitain et Sentiments humains.
En première partie, Arnaud Fleurent-Didier, dont je n'avais jamais entendu parler. Oui, c'est vaguement franchouillard (avec un nom comme le sien, forcément, me direz-vous), pas très « musclé » mais, musicalement, il y a des trucs plutôt intéressants, plus recherchés qu'il n'y paraît à première vue et le jeune homme (il en a en fait 36 ans mais en paraît 22 tout au plus) possède une assez jolie voix et sait s'entourer. Quelques coups de cœur, à l'écoute par exemple de France Cultures ou d'Imbécile heureux ou Si on se dit pas tout. (Pour écouter l'album, c'est ici...) Comme quoi, tout est question de perception, la personne qui m'accompagnait a râlé pendant (presque) tout l'entracte que c'était insupportable, cliché, que le chanteur n'assumait pas son homosexualité, qu'elle en avait de l'urticaire, que... (vous voyez le topo) Moi, ce matin, j'ai plutôt eu le goût de découvrir l'album.
Plat de résistance maintenant - et quel plat c'était! Pierre Lapointe nous a offert un concert de près de deux heures mais qui a semblé durer moins de 25 minutes. Une voix, un piano, des éclairages léchés, un son travaillé (un peu distordu dans les fortissimo mais on lui pardonne tout), une proximité (malgré les quelque 2000 sièges de la salle), l'impression de réentendre toutes ces chansons, pourtant connues, aimées, comme si c'était la première fois.
Que ce soit Plaisirs dénudés proposé en version instrumentale en ouverture ou ses hits 27-100 Rue des partances, La Reine Émilie ou le contagieux Deux par deux rassemblés qui devient une ballade presque existentielle une fois dépouillée de sa section rythmique, j'ai écouté, les pores grand ouverts, émerveillée par la richesse subtile des arrangements piano, par la façon dont cette sobriété permettait de magnifier les textes et la somptuosité de la voix très assurée du chanteur. Quelques moments magiques parmi d'autres: la reprise de Moi Elsie (sublime collaboration avec Richard Desjardins et la chanteuse Elisapie Isaac), la décapante Boutique fantastique, un participatif Au bar des suicidés ou l'épurée Nous restions là. Mais j'aurais aussi bien pu citer une dizaine d'autres moments. Reverrai-je Pierre Lapointe en spectacle? Assurément.
Les dates de la tournée sont ici...
mm mordre les doigts de pianiste... moi qui déteste les remords!
RépondreSupprimerEt je sais que ses musiques te resteront en tête pendant bien longtemps. Chanceuse!
merci pour ce lien!
RépondreSupprimerje ne connaissais pas Pierre Lapointe...
No: mais toi, tu l'avais vu le 1er août alors on est quitte avec un spectacle chaque... mais seul au piano? soupir...
RépondreSupprimerAdrienne: contente de te l'avoir fait découvrir, c'est vraiment un grand musicien et un véritable poète. Si tu veux le mieux découvrir, tu peux aller sur le site de sa compagnie de disques et écouter ses albums en streaming http://www.audiogram.com/ puis tu cliques sur artistes, son nom et hop! Je découvre pour ma part ses premiers titres.