« Toute entière immergée dans la lave brûlante des Kreisleriana, elle l’écoute jouer pour elle seule, et se perd dans les flots légers et volubiles de l’Arabesque.
Il a ouvert des portes sur d’infinis mystères.
Elle, assise à terre, les genoux sous le menton.
Muette. En larmes.
Il s’interrompt, plus ému qu’elle. Il la console, la fait rire, l’apaise. Il l’embrasse au coin des yeux, là où la peau est la plus douce.
« Tu peux jouer encore? »
Il tremble. Son rêve, au creux de ses mains. »
Gaëlle Josse signe ici un deuxième roman absolument magnifique, que l'on aborde en strates, comme la musique de Schumann qui lui sert de trame subtile, qui nous déroute d'abord (le narrateur semblant d'abord refuser de s'incarner entièrement dans le sentiment de perte), puis nous happe presque subrepticement, tel un dessin mélodique parfaitement transmis, avant de nous déchirer et nous apaiser comme seul peut-être peut le faire Schumann.
« Aimer comme on écrit une icône. On l’écrit avec du temps, du temps infini, avec des couleurs comme du rouge, de l’orange, du brun, avec des traces d’or et infiniment d’amour.Je n'attendrai pas très longtemps avant de me plonger dans Les heures silencieuses de l'auteure, dont on a dit le plus grand bien. Merci ému à ma tendre Caro_Carito pour cet envoi.
On l’écrit pour se souvenir d’un amour plus fort que le poids des jours, plus fort que ces fragments de mosaïque que nous tentons de rassembler afin que nos vies rencontrent un jour leur visage. Il s’y mêle toutes les larmes et le souvenir des musiques oubliées. »
Le passage sur Bach m'a aussi beaucoup plus, quelques citations couvrent le mur de la salle de percu. :)
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé LEs heureus silencisues ! J'espère aimer celui-ci aussi.
RépondreSupprimerTu t'imagines que je ne peux pas résister à ce billet et à ces thèmes, n'est-ce pas. Noté!
RépondreSupprimerCaro: je vois ce que tu veux dire pour Bach, mais je ne l'ai pas noté dans mon fichier. Pour moi, cela relevait trop de l'évidence.
RépondreSupprimerAnne: j'ai Les heures silencieuses pas bien loin. Je n'attendrai pas longtemps pour le lire!
Karine: tu vas aimer, je suis certaine! :)