J'avais beaucoup aimé son premier roman, La suppléante, qui mettait en vedette un prof de musique (évidemment, déjà, vous me direz j'étais gagnée d'avance), suffisamment pour partager mon exemplaire et même l'offrir en cadeau tout récemment à Kikine, lors du swap de la rentrée. J'avais donc très hâte de lire le deuxième livre d'Anne Bonhomme, même si les maths semblent à des lieues de mon univers. (Mais, au fond, même si je ne le dis pas trop fort, les mathématiques et la musique sont de plus proches parents qu'on ne peut le penser à prime abord et comprendre la structure d'une œuvre musicale sauve des heures de travail en aveugle.)
Si je ne suis pas très chick lit (en fait, vraiment pas, j'en lis maximum un par année et encore...), je savais que celui-ci serait différent parce que même si certains thèmes classiques y sont abordés - la quête du parfait mec, ici un Adonis policier, qui entretient une relation très intime avec sa muculature mais n'est pas idiot, les questionnements de carrière, la difficile relation que les filles entretiennent avec leur corps -, Anne Bonhomme sait comment ne jamais tomber dans la facilité ou le roman Harlequin déguisé.
Ophélie est actuaire et mène une vie plutôt ennuyeuse, il faut bien l'admettre. Elle a vécu pendant quelques années avec un homme plus âgé, prof de maths à l'université, n'a pas son pareil pour calculer des probabilités (que ce soit dans le cadre de son travail ou au quotidien), économise pour s'acheter un condo. Un soir où, lassée d'être pour la nième fois dans l'ombre de sa soeur, la (trop) jolie Marie-Pier, qui vient d'être sélectionnée pour participer à une téléréalité américaine, elle se fait arrêter pour excès de vitesse. Désemparée, elle raconte son histoire à la policière qui, finit-elle par se rendre compte, est une ancienne amie de sa sœur et, de façon non accessoire, une adepte de la pensée positive.
Elle la traîne dans des séminaires, engage pour elle une styliste: Ophélie amorce un processus de changement, et pas seulement en apparence. Elle retrouve sa meilleure amie, Sandrine, comédienne qui passe des auditions pour entrer au Conservatoire et à l'École nationale de théâtre, rencontre l'homme de sa vie (mais ce dernier cache de troublants secrets) et tente de pratiquer le lâcher-prise. En quelques chapitres, on devient captif consentant de la plume diablement efficace d'Anne Bonhomme et on se glisse avec autant de plaisir dans l'appartement de Sandrine, dans les séminaires de croissance personnelle (délirant!), dans l'autopatrouille, dans les théâtres (le monde est particulièrement bien décrit), dans la chic résidence de ses parents ou même dans l'île de la tentation de cette téléréalité qui ressemble à tant d'autres mais continue de faire rêver les masses. (Astucieux d'intégrer des interchapitres « confessionnal » au roman, d'ailleurs, clin d'œil à cet « essentiel » dérivé du genre!) On referme le livre le sourire aux lèvres et avec l'envie de le prêter sur le champ à une copine.
13 commentaires:
On en envie de le prêter c'est vrai! C'est pour cette raison que j'en ai fait un livre-voyageur... qui n'a trouvé qu'une seule preneuse! Dommage!
Je l'ai prêté à Kikine d'ailleurs... après l'avoir fait signer par l'auteure au Salon du livre :)
Rho j'ai bien envie de le lire. Tu te rends compte une actuaire, dire que j'étais pas mauvaise en actuariat. :o)
Ah bais là, ça suffit, me voici maintenant obligée de le lire !
C'est un art la lecture légère et pas niaise pour autant. Si c'est encore meilleure que La Suppléante, j'achète !
Caro: ça viendra chercher ton côté chiffres
Venise: c'est différent de La suppléante mais aussi convaincant.
Bientôt à mon tour de m'en faire une idée.... yes ! Merci Lucie
Je suis totalement d'accord, c'est léger, mais loin d'être niais!
ah je sens que ça va me plaire aussi et à mes élèves également :-)
(il y a toujours des filles qui demandent une belle histoire d'amouuuur)
Kikine: je pense que tu vas aimer :)
aBeille: des fois, on en a besoin
Adrienne: c'est plein de rebondissements en tout cas et rigolo
Je l'ai beaucoup aimé, pour les mêmes raisons que toi. Et anecdote à part, je me rappelle avoir fait faire une presque crise d'apopelexie à une de mes profs de musique quand je lui ai dit après mes premiers cours d'harmonie (ce qu'elle détestait) que comprendre certains principes de base m'aidaient à apprécier certaines oeuvres dans leur originalité, en fait. Je n'étais pas une vraie artiste, fallait apprécier la sensibilité et rien d'autre. Et peu importe le nombre de fois que je disais que oui, une oeuvre qui me rejoint est une oeuvre qui rejoint ma sensibilité me touche différemment... rien à faire, j'étais pas "une vraie"!!
J'en suis venue là comment moi? Faudrait que j'arrête de raconter ma vie hein!
Les maths et moi, disons que ça va ensemble. Je n'aime pas ça, mais ça me vient tout seul! ;)) Donc, bref, j'ai aimé!
C'est intéressant la façon dont tu exprimes ton rapport entre l'intellect et l'émotif. La musique est tellement ça, au fond. Il faudra que j'y revienne plus en détails...
Il faut VRAIMENT que je découvre cet auteur !!
C'est divertissant sans être idiot. D'autres auteurs de chicklit devrait s'inspirer de la formule.
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