Les contes se prêtent aux relectures, aux réinterprétations. Ils nous aident à apprivoiser l’innommable, les blessures, les peurs, permettent parfois l’émancipation. C’est du moins ce qu’espère Ève, la narratrice de L’haleine de la Carabosse, roman à clés autant que d’apprentissage
Certains souhaiteront peut-être recenser toutes les allusions, directes ou indirectes, à ces légendes qui ont bercé leur enfance. Il s’en suivra une lecture inutilement fractionnée, qui freinera l’élan de ce récit qui, même s’il semble s’articuler autour de constants retours en arrière, mène indéniablement son héroïne vers l’avant, vers la nécessaire libération.
Les contes notés par le père dans son album comme les pans de l’histoire familiale dévoilés au fur et à mesure deviendront autant de petites pierres blanches que l’on sème non pas pour retrouver un passé que l’on recompose de toute façon au fur et à mesure que pour se délester de poids en apparence inconséquents, dont la somme finit par entraver l’avancée.
« Un homme qui ne pouvait être raconté que par d’autres était un homme mort », soutient la narratrice. On serait au contraire tenté d’alléguer que le geste même du récit – qu’il soit fictif ou non importe peu ici –, le maintiendra vivant.
« On rejoue sur ces mythes issus des contes.
On les collectionne comme des pièces honteuses. On les cache. On les barricade dans les musées.
Ça nous reste dans la peau, dans la tête, comme un ver d’oreille. » Un peu comme ce premier roman de Marise Belletête…
1 commentaire:
Sympathique !
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