Oui, je sais, je sais... je vous ai lâchement négligés... plus d'une semaine de silence, c'est presque inacceptable! Pourtant, ce n'est pas comme s'il ne s'était rien passé dans la dernière semaine. Oui, bien sûr, après m'être pâmée sur l'intensité de cette fameuse entrevue de jeudi dernier, j'ai dû retomber sur terre suffisamment longtemps pour cogiter, décanter et présenter le tout de façon cohérente mais attrayante (enfin, j'ai essayé!). Tant qu'à avoir les deux mains dans du matériel d'entrevue, j'en ai profité pour monter un topo « entrevue » pour ma classe de culture générale. Ça a semblé les allumer pas mal plus que le contrôle sur les actualités du début du cours, pendant lequel j'ai eu droit à plusieurs fous rires nerveux du type « mais elle est complètement tombée sur le coco, la madame, comment veux-tu que je connaisse la réponse à cette question? » Pourtant, j'avais fait passé le quiz en question (18 questions d'actualité récente plus une question à mini-développement) à mon fils qui avait répondu facilement à toutes les questions sauf deux. Des exemples de la torture infligée? Quel est le nom du mime français décédé en septembre? De quel pays Rangoon est-elle la capitale? Nommez-moi deux chroniqueurs de La Presse. C'est pas la fin du monde, si? Je dois dire que je n'ai pas très hâte de corriger tout ça... hum... je vais laisser passer le week-end avant!
Dans la dernière semaine, il y a eu aussi de belles rencontres! (Je vous entends d'ici: « Bon, ça y est, elle s'emballe de nouveau! ») J'ai ainsi rencontré Venise en vrai dimanche dernier. Si! Si! J'ai pu apprécier son magnifique domaine haut perché, rencontré son charmant chum de mari (comme elle l'appelle) et échanger sur la littérature et la vie en général avec cette femme remplie de ludicité et de profondeur.
Hier soir, j'ai enfin procédé à l'échange de paquets livresques avec les amis de Sébastien (absolument charmants, vous pouvez me croire sur parole!). Comme ils ne retournent pas en France avant une semaine et que je ne sais pas quand Sébastien finira par avoir son paquet de littérature québécoise, je ne vous révélerai donc pas tout de suite ce que j'y ai glissé (Sébastien est curieux de nature, j'en suis persuadée). Je vous dirai simplement que le choix a été déchirant et je remercie tout ceux qui ont laissé des suggestions. Je les note dans mon carnet!
Et puis, dans un tout autre ordre d'idée, j'ai offert une deuxième vie à un instrument de musique qui dormait chez moi. Ceux qui me lisent depuis quelques mois se souviendront peut-être de l'intense déchirement que j'avais ressenti lorsque j'avais été témoin du passage à la casse de l'instrument de musique de mes voisins. Hier, j'ai plutôt eu le plaisir de céder un instrument inhabité à une nouvelle musicienne. Mon fils a travaillé le saxophone pendant trois années, avant de se décourager, puis d'opter pour la guitare électrique, puis d'arrêter de nouveau. J'avais donc un excellent instrument qui dormait dans sa boîte depuis trop longtemps. Lors d'une conversation de messagerie instantanée (vive la technologie!), j'ai appris que la fille d'une amie de longue date (nous nous sommes rencontrées dans un camp musical quand nous avions 14 et 15 ans et sommes toujours restées en contact) s'était entichée de l'instrument et avait débuté des ateliers d'harmonie. Saisissant au bond le destin, je lui ai donc proposé l'instrument en question. En journée pédagogique hier, la jeune musicienne est venue essayer le saxo en question. Enthousiasme communicatif, folie douce à la voir s'approprier la bête, plaisir pur d'assister à une rencontre aussi intime, en direct. Je jette un coup d'oeil dans le coin de mon bureau, là où trônait (bon, d'accord, traînait) la boîte depuis trop longtemps. Oui, c'est vrai, il y a maintenant là un vide mais je sais qu'au fond, il y a un plein, ailleurs, dans une autre maison, et ça me réconcilie avec mon rôle de passeur. Transmettre les bases du langage, transmettre l'amour de la musique, transmettre la vie. Si je me concentre bien fort, je t'entends d'ici, M.! Surtout, continue d'y croire! Je laisse ici un extrait des Tableaux de Provence de Paule Maurice, « La farandole des jeunes filles » pour t'inspirer.
Second et long souffle ! Tu nous offre une semaine de ta vie ; merci. Et puis, ça fait drôle d'aller à ta rencontre, via ton billet, et tout à coup apercevoir un miroir où il y a mon reflet ! Merci pour ses bons mots, oui, et un plus grand encore de jouer un rôle de passeur et d'y prendre plaisir. Cela exige du détachement vis à vis la chose matérielle, et je suis très admirative devant les personnes qui en sont capables.
RépondreSupprimerJ'ai écouté ta finale musicale, je ne suis pas du tout certaine que mes haut-parleurs au son aigrelet aient pu en rendre la beauté.
Conclusion : mes haut-parleurs ne sont pas des passeurs.