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vendredi 14 décembre 2007

Dawson Kid: combat inégal

Dans le métro, Rose est témoin d’un suicide. Traité par l’auteur comme un ballet macabre méticuleusement chorégraphié, cet élément déclencheur nous plonge d’entrée de jeu dans un univers sombre, vaguement malsain, mais duquel se dégage malgré tout une certaine poésie. On suit ensuite pas à pas le parcours de Rose, jeune femme pétrie d’ambivalence et emplie d’une colère sourde, qu’elle tente de sublimer à travers la boxe mais qu’elle ne réussit jamais à contrôler entièrement (violence latente qui se transmet également à sa sexualité).

J’aurais aimé pouvoir m’attacher à cette enfant en marge d’elle-même, à cette jeune fille qui tente de s’émanciper d’un passé trouble, à cette femme qui se cherche dans une sexualité hors normes, mais je n’ai malheureusement pas réussi à le faire. Question de ton, de style? Les descriptions de l’univers si particulier de la boxe, que ce soit la salle d’entraînement, les séances avec Coach, les matchs eux-mêmes, sont particulièrement réussies et dénotent une maîtrise certaine du langage. Les retours dans le passé de Rose – notamment les allusions répétées à ce fameux texte rédigé en Secondaire I qui, selon moi, ne méritait certes pas un 10/10 – convainquent beaucoup moins.

Incapable de saisir la nature exacte de l’objet littéraire créé par Simon Girard, je me suis longuement interrogée. Cherchait-il à faire le récit d’une jeunesse blasée, revenue de tout, qui choisit la violence plutôt que la résistance? Capitalisait-il sur la tuerie de Dawson pour attirer l’attention? Devais-je percevoir le récit comme un roman d’apprentissage, dans laquelle l’héroïne tente d’exorciser un passé familial très lourd? À force de danser sur place, d’essayer de deviner la tactique de l’adversaire, difficile de se laisser happer par l’histoire, à moins qu’elle ne soit narrée avec un style exceptionnel, ce qui n’est pas le cas ici selon moi. J’ai donc abandonné la partie, à défaut d'être mise K.O.

1 commentaire:

  1. Vous manquez de profondeur pour juger l'oeuvre de Simon Girard. Mieux vaut ne rien dire dans ce cas,,,,

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