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mardi 15 juillet 2008

Véronique Papineau: Petites histoires avec un chat dedans (sauf une)

Les auteurs ont des approches fort différentes de la nouvelle et, d’une certaine façon, c’est peut-être ce qui fait le charme des recueils mixtes. Quand un auteur, comme ici Véronique Papineau, décide de publier un recueil de ses nouvelles, le danger rôde forcément que le ton devienne un peu trop uniforme d’un texte à l’autre et que le lecteur en tire un moins grand plaisir que s’il avait lu chaque nouvelle de façon indépendante. En ajoutant le défi supplémentaire d’inclure des félins dans chacun de ses textes (sauf un), la jeune auteure a ici joué le tout pour le tout. Les chats deviennent tour à tour personnages principaux (Petite histoire avec un chat dedans, Claude le chat ayant plus de substance que ses propriétaires), témoins (Garçons en mauvais état, nouvelle rendue avec sensibilité), victimes (Bonbons à la menthe et Dormir très mal, qui auraient eu intérêt à ne pas être présentées l’un à la suite de l’autre), échos à la narration (Bobby Bibbo se fait kidnapper, touchante histoire de fuite adolescente et La mort d’un chat, terrible calvaire amoureux) ou participant récalcitrant (Traitement contre les puces, qui m’a donné l’impression diffuse d’avoir été plaquée là).

La plume de Papineau est précise, souvent acerbe, vaguement désabusée, représentative peut-être d’une certaine vingtaine blasée et surtout blessée par ses relations amoureuses ratées. On y plonge d’abord avec plaisir, avec l’impression de se faire raconter pour la xe fois la même aventure qui tourne mal par une copine, le nom des acteurs masculins devenant presque interchangeables, comme si toutes les nouvelles (sauf deux) se voulaient plus ou moins déclinaisons de cette première histoire. J’y ai d’abord cru volontiers, riant jaune à quelques reprises, appréciant la folie qui se dégageait de certaines pages (la rencontre des protagonistes de Bonbons à la menthe reste mémorable). Et puis, comme lorsqu’on est allergique aux chats, j’ai fini par me lasser, regretter de les avoir lues à la suite. Pas d’espoir pour les bizarres, magnifiquement amenée, m’a réconciliée avec le recueil mais alors, il n’en restait plus qu’une…

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