Famille dysfonctionnelle à souhait, double identité juive et française difficile à porter dans une banlieue parisienne comme trop d’autres, Samuel est mal dans sa peau et cela se sent dès les premières pages. Quand sa mère, une vraie caricature, décide d’immigrer au Québec, à moitié pour s’affranchir du père de ses enfants et à moitié pour clouer le bec à sa famille et à sa belle-famille grâce à sa « réussite », alors, évidemment, c’est la totale. Dégoûté par l’accent grossier, révolté par le climat moins que clément, excédé par les codes puérils qui régissent sa maisonnée, Samuel cherche à s’affranchir. Comme tout jeune adolescent, il s’interroge sur les mécanismes complexes qui régissent les liens entre les deux sexes, est renversé par la puissance de ses hormones. Plutôt que de rester passif face à son destin, il le provoque, soulevant l’incompréhension de ceux qu’il côtoie et la perplexité du lecteur.
Ce premier roman a été positionné comme l’expression du regard d’un immigrant récalcitrant sur une terre qu’il ne souhaiterait pas d’adoption. Il se lit plutôt comme un récit d’adolescence un peu particulier, assez bien articulé et à l’écriture maîtrisée, parfois troublant, au ton grinçant, quelquefois carrément vulgaire. Les traits sont volontairement magnifiés, peut-être afin de noyer la détresse latente mais aussi une certaine tendresse envers ce père manquant, dont Samuel souhaite plus que tout la présence à cette fameuse bar-mitsva. Une histoire comme tant d’autres, au fond.
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J'aime bien votre blog. Je suis moi aussi passionnée par la littérature... peut-être aimeriez-vous le mien :
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Michèle
J'ai bien sûr entendu parler de votre roman et me fais plaisir de découvrir votre blogue.
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