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vendredi 29 mai 2009

Raid

J'étais debout de fort bon matin par ce petit vendredi tristounet pluvieux. Ce réveil hâtif n'était pas entièrement volontaire puisque je devais me rendre au Collège Sainte-Anne de Lachine pour m'entretenir avec Bernard Arsenault, PDG du Marathon Oasis de Montréal, qui donnait le signal du départ du RAID sportif 2009. Vingt-cinq kilomètres de vélo, course à pied, escalade, patins à roues alignées (si la météo finit par coopérer), six heures de sports extrêmes, cinquante-neuf garçons et filles extrêmement motivés, l'événement se veut une occasion de dépassement pour les finissants du programme Défisport du Collège. Un peu l'envers - le bon côté? - de la médaille dont je parlais dans mon précédent billet, si on s'y arrête quelques instants.

Les différents intervenants ont parlé de dépassement de soi, d'effort, mais surtout de solidarité. Il est essentiel que chacun des quatre participants de l'équipe franchisse le fil d'arrivée, qu'il soit porté sur les épaules d'un collègue, aidé par les encouragements d'un autre... Cette clause qui élimine toute tentative de victoire individuelle m'interpelle, mieux, elle me convainc de la vitalité de notre jeunesse et que notre monde sera entre de bonnes mains dans quelques années. De plus, cette volonté d'adopter un mode de vie sain - je peux témoigner qu'il n'y avait pas une seule once de graisse superflue sur ces jeunes corps d'athlètes! - aura des répercussions sur notre société dans dix, quinze, vingt ans.

Avant de donner le départ de la première épreuve, une course en radeau, construit par les membres de chaque équipe – dont certains particulièrement bien conçus –, la devise des jeunes sportifs leur a été répétée, peut-être pour la centième fois. « Quand les temps sont durs, les durs traversent le temps. » Chaque équipe a ensuite pris position dans la 12e avenue avec son embarcation, impatiente de mordre dans une journée aussi chargée. Soutenus par les applaudissements et les cris d'encouragement des élèves de Secondaire V, ils se sont élancés, presque d'un seul souffle. Je ne sais pas pourquoi mais, après avoir été témoin d'une telle énergie brute, j'ai abordé le reste de ma matinée avec un tout autre point de vue.

Après avoir donné un cours à une classe décimée par l'événement, j'ai repris ma voiture, pour y entendre Patrick Bruel parler en entrevue avec Christiane Charette... de défis à relever et d'échecs à balayer du revers de la main, avant de chanter, en toute intimité, s'accompagnant au piano Place des grands hommes. Des coïncidences qui ne s'inventent pas.

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