Je n'ai pas pu attendre mon exemplaire et ai acheté une copie du livre à la Librairie du Square vendredi - et en ai profité pour mousser l'auteure auprès de la libraire qui m'expliquait combien il était difficile de se fier aux étiquettes de prix pour évaluer la qualité d'un livre. (Je ne peux que l'appuyer là-dessus, ayant « subi » Les bienveillantes il y a quelques années... Par contre, je garde d'excellents souvenirs du Goncourt 2008.)
Hier, journée grise et froide, idéale donc pour la lecture dans un fauteuil confortable, bien au chaud, je m'y suis donc (re)plongée. Oui, je connais le texte (mais ne l'avais pas relu depuis plus d'un an). Oui, je connais (très bien) l'auteure. Non, il n'y avait aucune surprise au niveau du contenu (réaménagé, peaufiné, mais resté essentiellement le même). Pourtant... Je me suis laissée happer par le style, le rythme et la musicalité des pages. (Oui, je sais, c'est une déformation professionnelle. Il ne semble exister aucun traitement valable.)
Je ne vous propose pas un commentaire de lecture objectif (et c'est pourquoi je n'ai pas osé noter le livre dans ma liste). Je laisserai à mes collègues de La Recrue le soin de le faire et ne souhaite aucunement les influencer. Mais je partagerai ici quelques passages choisis parce que, souvent, de laisser la parole à l'auteur est l'acte qui lui rend le plus justice.
« C’est ça, la vraie solitude : non pas être seul sur une île, mais parler une langue étrangère dans une foule. » (p. 30)En complément: une entrevue et critique parue hier dans Le Journal de Montréal...
« La folie, c’est au-delà des mots, au-delà de l’image, on la sent, on l’inspire, elle goûte le café noir et la bile et les cigarettes, elle goûte le vide, ça nous remplit. » (p. 79)
« Oui, je sais, j’aime les premières impressions, ces toiles blanches sur lesquelles on peut peindre ce que l’on veut, cette scène ouverte à tous ces personnages que l’on veut jouer, à tous ces masques que l’on veut porter, j’aime beaucoup, c’est tellement faux pour moi et tellement vrai pour l’Autre. » (p. 88)
« Une femme qui pleure, c’est une branche qui tremble au vent, ça peut être beau, mais un homme qui pleure, c’est le désespoir humain, c’est un chêne qui s’effondre, qui s’écrase lourdement sur le sol. » (p. 146)
Tu me donnes vraiment le goût de le lire!! Je vais voir si je peux le trouver au salon du livre!
RépondreSupprimerL'auteure sera présente à plusieurs reprises. Tu pourras même faire signer ta copie! :o)
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