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samedi 27 février 2010

Chambre à part

Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle traduction de l'essai pamphlétaire de Virginia Woolf mais plutôt d'un fort attrayant recueil d'impressions de la psychanalyste Catherine Ternynck qui signe ici un livre entre récit et recueil de courtes nouvelles. 
« Aujourd'hui, bien des années plus tard, il ne me déplaît pas de penser que certaines douleurs s'endorment mieux à n'être pas dites. Elles pourraient s'exacerber dans les mots. Mieux vaut s'en éloigner tant qu'elles font rage. » (p. 59) 
 En fait, en présentant ses « souvenirs » sous différents thèmes, elle nous propose quelques instants volés, inspirés certes de son vécu, mais transformés, transcendés en un objet littéraire duquel toute aridité est exclue. Plutôt que de nous décortiquer l'un ou l'autre des cas cliniques, elle nous offre plutôt des bribes de vécu, des parcelles d'émotions et les rend dans un style très attrayant. On devient témoin de cet échange privilégié qu'elle entretient avec ses patients, de son écoute, de la tendresse qu'elle ressent face à certaines douleurs. On devient son chat, l'arbre qui, dans le jardin, sert de témoin ou l'inspire selon les instants. Elle nous offre notamment de très beaux passages sur la parole et nous réconcilie avec le simple geste d'écoute. 
« On peut aimer les mots pour ce qu'ils disent mais aussi pour ce qu'ils taisent et invitent à chercher ailleurs, plus loin. Le sens est toujours au-delà du seuil. » (p.61)

3 commentaires:

  1. voilà qui m'intéresse tout à fait!
    mais je ne réussis pas bien à voir la maison d'édition

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  2. Pas de souci pour le trouver en Europe, puisque c'est une maison d'édition de là-bas (un cadeau d'une amie française). Les détails techniques: maison d'édition Desclée de Brouwer, 2007
    ISBN 978-2-220-05946-4

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  3. ah ben oui, une maison belge même, à l'origine ;-)
    merci!

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