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vendredi 9 juillet 2010

Livre voyageur: Quand souffle le vent du Nord

Il y a quelques mois, ce titre avait été lu par des dizaines de blogueuses et, à chaque fois, j'étais drôlement tentée. La question ne se posait pas trop, sauf de façon théorique, puisque le livre n'était pas encore disponible au Québec. (C'est maintenant chose faite depuis la semaine dernière je crois.) Mais cette idée d'un roman épistolaire moderne, à coup de courriels, me plaisait bien. Et puis, la donne était un peu différente puisque, contrairement à ces histoires d'amours impossibles ou les messages finissent par tout brûler sur leur passage et/ou les protagonistes se rencontrent et que rien ne va plus, ici, on comprend dès le début que le lien ne sera pas « consommé ».

Dans un geste d'altruisme total, Fashion a donc décidé de faire circuler son exemplaire au Québec. Il a donc d'abord fait un arrêt chez Kikine, puis chez aBeiLLe puis a fini par arriver chez moi lundi, après un périple moins qu'express, quoi que Postes Canada ait pu prétendre. (Ce doit être le voyage de la reine qui a dû monopoliser toute leur attention, sans doute...) J'aurais pu sagement déposer le livre dans une PAL prioritaire mais non, sa lecture était plus impérative que cela (et non pas seulement parce que, bien sûr, je souhaite le faire voyager ailleurs.) Dès le mardi, j'ai décidé d'en lire quelques pages avant de dormir (non, je n'ai pas la clim et, oui, c'était et c'est toujours insupportable), juste comme ça, histoire de... J'ai réussi à me contenir et à ne lire que... 156 pages le premier soir! Compulsif, vous dites?

Dès les premières pages, j'ai craqué pour ces échanges de courriels, entre Emmi et Leo qui, d'inconnus (Emmi envoit à Leo un courriel pour résilier un abonnement par erreur) deviennent rapidement confidents. Ils n'échangent pas tant des petits détails du quotidien qu'ils s'offrent un lieu intermédiaire de rencontre, bulle de survie pour Emmi (pourtant mariée et heureuse, comme on l'apprend dès le début) ou plage de thérapie pour Leo (qui a de la difficulté à se défaire de sa dernière conquête Marlene).
« Pour moi, vous écrire et vous lire est un « temps mort » dans ma vie familiale. Oui, c'est une petite île isolée de mon univers quotidien, une petite île sur laquelle j'aime beaucoup m'attarder seule avec vous, et j'espère que cela ne vous dérange pas », écrira Emmi (p. 133). 
Sous le coup de l'alcool, Leo se révèlera plus disert quelques pages plus loin:
« Et maintenant c'est à vous, écrivez-moi, Emmi. Écrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Écrire, c'est embrasser avec l'esprit. Emmi, Emmi, Emmi. » (p. 136)
Une piscine accueillante (il y a des limites à ce que je peux endurer!) m'a empêchée de le terminer dès le lendemain, mais je n'ai pas résisté longtemps à l'envie d'y replonger et de savoir, de voir, de vouloir influer sur le sort des personnages. « Emmi, réveille-toi!, s'entend-on presque lui hurler malgré soi.  Accepte de le rencontrer, fais quelque chose! » Je ne vous révélerai aucunement comment l'auteur réussit assez adroitement à « conclure » la chose mais, jusqu'à la toute fin, je me suis laissée prendre au jeu. (Une suite a été complétée par l'auteur depuis, si j'ai bien saisi.) Parle-t-on d'une révélation littéraire, d'un livre qui change une vie? Non, quand même... Mais c'est terriblement efficace et, parfois, on souhaite juste se faire raconter une jolie histoire des temps modernes.

Le livre vous intéresse? Je peux le faire voyager jusqu'à vous. Vous n'avez qu'à m'envoyer un mail et le vent du Nord pourra souffler chez vous... Merci Fashion pour le partage!

1 commentaire:

  1. Ah oui, pour être efficace, c'est efficace!!! J'ai passé une heure à me dire "un dernier mail"... "un autre dernier mail"... J'ai d'ailleurs acheté ma version chez Gibert parce que je le voulais à moi, même si comme tu dis, il ne change pas une vie!

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