« Cent fois, en pensée, j'ai glissé dans le ravin, emporté malgré moi dans un gouffre inventé par un appel irrésistible. Ce besoin irraisonné de savoir ta frayeur, de vivre avec toi ce moment horrible qui a précédé ta mort. Une attirance qui n'était pas du désespoir. Seulement ce besoin de sentir, de savoir. » (p. 71)Guy Lalancette propose un récit déconstruit, dans lequel on ne saura au final pas grand chose de cette sœur tant aimée, ce qui empêche le lecteur de devenir voyeur. Il préfère revivre des instants volés, des émotions diffuses, des rires partagés, transformant ce qui aurait pu n'être que travail de mémoire en catharsis, tant pour l'auteur que le lecteur qui, au détour d'une page, d'une allusion, d'un sourire teinté de tristesse, retrouve ses propres absents, et pense à tous ces autres destins broyés par la fatalité, comme l'évoque l'auteur dans le chapitre « Bien sûr, il y a d'autres morts », un florilège d'esquisses poignantes qui hantent l'esprit.
« Je ne peux pas toutes les nommer, mais je sais que toutes ont fait du bruit dans le silence qu'elles ont laissé en tombant. »
La langue reste délicate, ouvragée, souvent poétique, invite par moments à la lecture à haute voix. À savourer à petites doses, parce que, parfois, il est nécessaire de s'arrêter un instant et de se souvenir.
Quelle belle couverture ! Voilà ce qui me frappe surtout !
RépondreSupprimerJe pensais peut-être le lire mais sais-tu, je pense que ça ne va pas très bien avec mon humeur du moment. Il devra attendre. Et moi aussi.
RépondreSupprimerMélopée: oui, c'est vrai, c'est un très bel objet.
RépondreSupprimerVenise: tous les livres ne sont pas pour nous. Peut-être à un autre moment...
un livre à avoir donc...
RépondreSupprimerpour le moment où...
(j'aime le titre)
Je pense qu'on ne peut pas le lire « au moment où » mais, avec le temps, la distance, c'est un voyage intérieur réussi.
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