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mercredi 13 juillet 2011

De la complémentarité

Je trouve l'idée des clubs de lecture assez séduisante, parce qu'ils permettent l'échange, de relancer une lecture en comparant notre point de vue à celui d'un autre, mais j'admets ne jamais y avoir pris part, hormis bien sûr la Recrue du mois, que l'on pourrait considérer jusqu'à un certain point club de lecture virtuel, même s'il y manque certainement l'élément discussion. Vous savez, ces longues minutes passées à échanger, à citer un passage particulier, à s'offusquer d'un style déficient, à parler d'un personnage comme si on avait pris un café avec lui la veille.

Mais, au fond, ce que je préfère, c'est la complémentarité. Mon meilleur ami et moi rêvons souvent d'une bibliothèque commune, justement parce que nous aurions très peu de livres en double dans celle-ci. Ainsi, je suis plus Rilke, il ne jure que par Hesse. Il a lu toute la Recherche et, après toutes ces années de dévotion de sa part, je continue de résister, et n'en ai lu que deux tomes. (J'ai par contre lu des nouvelles de Proust et certains textes périphériques.) Il collectionne les biographies sur Chopin, moi les livres liés à Mozart (pourtant un de nos top trois communs). Il est plutôt Neruda, j'aime Saramago (même si je dois être dans un état d'esprit particulier pour m'y plonger). Il lit de temps en temps en espagnol, je m'essaie depuis peu à l'allemand, grâce aux éditions bilingues. Il relit à l'occasion, je ne relis presque jamais.

Bien sûr, la section des Auster pourrait poser problème, car nous avons tous deux tout lu de l'auteur américain (sauf son dernier titre, uniquement disponible en anglais en édition reliée pour l'instant). Celle des Baricco aussi, mais peut-être pas au fond, car il m'a légué deux de ses grands formats (en échange de d'autres livres), se disant qu'ils seraient plus vénérés chez moi. L'année dernière, nous avons osé demander à Nancy Huston une dédicace conjointe. J'ai lu Infrarouge avec avidité, il sommeille dans sa PAL depuis.

Quand je suis partie à Paris, j'ai glissé dans ma valise un livre qu'il m'avait offert, Si j'étais femme de Musset. Au final, je ne l'aurai pas ouvert, mais de le savoir là, tout près, me donnait l'impression qu'il arpentait avec moi les rues de la ville. Lors du prochain voyage, je sais que je le lirai, peut-être comme il lira un de « mes » livres. Vive la complémentarité en toute chose...

4 commentaires:

  1. Quel bel hommage à notre amitié! J'ai pouffé de rire en lisant «il ne jure que par Hesse». Mais tu sais que j'aime, que dis-je que j'adore Rilke également. :))

    D'autre part, Sand et Musset auront une position privilégiée dans «notre» bibliothèque. Et peut-être que bientôt la correspondance de Flaubert et de Louise Colet s'inscrira parmi nos lectures communes?

    Je te dis à très bientôt xox

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  2. Oui, tu aimes Rilke comme j'aime Hesse, un peu moins... Pourtant, tu le sais, j'ai des textes des deux dans ma (notre) bibliothèque.

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  3. Hihihihi, je savais de qui tu parlais sans le moindre doute :)
    J'aime cette complémentarité !

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