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lundi 21 novembre 2011

Un salon sous le signe des rencontres

Je rassure tout de suite Le Papou qui craignait que je ne fasse sauter ma carte de crédit en me mêlant au 125 000 lecteurs et curieux qui se sont pressés (ceci explique certainement les embouteillages dans les allées, hier particulièrement) au Salon du livre de Montréal. En effet, je n'ai acheté que deux livres: le dernier Emmanuel Carrère, que j'offrirai à ma mère dans quelques jours pour son anniversaire (très belle dédicace de l'auteur, d'ailleurs), et le dernier Catherine Mavrikakis (qui se souvenait de moi d'il y a deux ans et a sorti un très joli stylo-feutre rose pour m'écrire un petit quelque chose).  Pourtant, j'ai fait trois sauts au salon, à coups de deux ou trois heures à la fois.

Alors, me suis-je complue dans les étalages? Pas tout à fait. Deux des trois passages étaient essentiellement consacrés à la rencontre d'éditeurs et d'attachés de presse, histoire de leur rappeler (ou leur parler de) l'existence de La Recrue du mois et  au suivi auprès d'auteurs qui, à un moment ou un autre, avaient été lus par l'un ou l'autre membre du collectif. Recrue un jour, recrue toujours? Il semble que, une fois mis en lumière, les auteurs continuent de se tenir au courant des nouveaux titres et reviennent nous voir. Tant mieux! Petit velours également quand j'ai aperçu, non pas une fois, mais bien deux, une phrase extraite d'un commentaire de lecture proposé dans le cadre du webzine, adroitement placé afin de mettre le livre en valeur. Si parfois (souvent), j'ai eu l'impression de prêcher dans le désert avec ce projet, ces retours m'ont permis de constater que le rôle de la promotion restait essentiel et méritait qu'on y consacre quelques heures bénévoles ici et là.


Le samedi, j'ai triché et ai plutôt opté pour la rencontre Emmanuel Carrère / Jean Rolin, amis dans la vie, offerte dans le cadre du salon par ma librairie indépendante préférée, Olivieri. J'ai aimé la fièvre à peine retenue avec laquelle ils parlaient de leurs plus récents ouvrages, de la façon dont Rolin a abordé Le ravissement de Britney Spears ou des hésitations de Carrère qui, en milieu de parcours, a considéré arrêter la rédaction de Limonov, se demandant sérieusement s'il n'était pas en train de faire l'apologie d'un simple fasciste.

J'ai aussi décidé de me faire plaisir et d'aller rencontrer des auteurs qui m'avaient touchée. Outre Carrère et Mavrikakis, j'ai aussi échangé avec Mathieu Blais (je parlerai bientôt de sa poésie), particulièrement allumé et presque ludique, Annie Dulong (j'en suis aux dernières pages de son roman Onze, dont je reparlerai dans le prochain numéro de La Recrue), Nicolas Gilbert (avec lequel j'ai aussi bien parlé de ses livres que de musique, ce dernier étant également compositeur), Guy Lalancette (dont j'avais beaucoup aimé Le bruit que fait la mort en tombant, avec lequel j'ai eu une conversation presque intime sur la mort et les liens qu'elle ne rompt jamais entièrement), Edem Awumey (un être particulièrement délicat et charmant, qui avait l'air de trouver ahurissant que j'aie lu et aimé ces deux derniers titres) et Robert Lalonde (que j'ai beaucoup lu, qui avait annulé sa séance de signature la dernière fois que j'avais voulu le rencontrer).

Et puis, bien sûr, le salon, c'est surtout le plaisir de retrouver des copines lectrices, de croiser des amis qui y travaillent, de noter des titres (surtout des premiers romans, bien sûr) et de vivre, quelques heures, au rythme bruissant des pages partagées.


3 commentaires:

  1. Trop sérieuse Lucie ! Capable de résister à des envies.

    Chapeau !

    PS: Pour Limonov de Carrère, j'attendrais ton papier, je l'ai vu à TLMEP et ça n'a pas fait tilt.

    Le Papou

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  2. SI content de t'y voir cette année encore! Ah! le Salon, notre «autre» QG tout désigné pour des rencontres fulgurantes en novembre!

    Très content que La Recrue fasse parler d'elle. Souvent, je me dis qu'il n'y a rien de plus beau qu'un premier roman; ce sont eux qui ressemblent le mieux à la vie.

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  3. Le Papou: J'ai beaucoup aimé les deux derniers Carrère mais hésitais un peu par rapport au sujet de celui-ci. Je me suis dit qu'il pourrait plaire à ma mère, qui aime plutôt les biographies, en sachant pertinemment que le livre reviendra chez moi quand elle en aura terminé la lecture. :)

    Claudio: oui, en effet, je l'ai écrit il n'y a pas si longtemps, il y a quelque chose de très émouvant dans un premier roman, de découvrir une voix, de pouvoir se faire une opinion sans être influencé par ce qu'en racontent les médias.

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