Le roman s'ouvre sur un passage magnifique sur la musique de Schumann que j'ai relu d'emblée et que je rêve de pouvoir utiliser un jour dans une note de programme:
« La musique de Robert Schumann est douce, enveloppante et parfois si passionnée que, même à ses heures les plus inoffensives, il s’en dégage une impression de tempête qui alerte les fous. Ce doit être la raison pour laquelle j’ai aimé Vanessa. Sa vie était un énorme malentendu se traduisant par de longs entretiens avec le piano, où tout semblait se résoudre en apparence, mais où l’on sentait, plus que jamais une brisure. Je n’aurais su dire s’il s’agissait d’un trait particulier à la musique de Schumann ou si cette fébrilité venait de l’interprétation de Vanessa. Par le mélange des deux, probablement, celle-ci semblait évoquer d’anciens secrets avec plus de précision que ne l’aurait fait les mots. La musique étant ce qu’elle est, j’eus plus d’une fois l’impression qu’un récit m’était conté. »
Lui-même dramaturge renommé, Normand Chaurette a signé un roman à tiroirs qui se veut aussi bien un hommage au pouvoir libérateur du théâtre qu'à celui, consolateur ou peut-être magnifiant de la musique. On y retrouve les personnages dans leur « réel » mais aussi dans un prolongement théâtral, Mark Wilbraham ayant choisi d’exorciser ses démons en écrivant une pièce dont le rôle principal sera tenu lors d'une unique représentation par son ancienne belle-mère, envahissante castratrice dont la profondeur se révélera au fil des pages. On suit le processus créatif de l'auteur à travers ses notes de travail, les conversations avec ses actrices (l'une jouant le rôle de la professeure de musique ressuscitée et l'autre d'une soldate prétendant avoir connu le fils aîné de cette famille ensevelie sous les secrets), les répétitions souvent houleuses (les actrices travaillant à partir d'un canevas qui se verra modifié selon les interventions des beaux-parents). On reconnaît la maîtrise du texte de Chaurette, le ton si particulier qui hante nombre de ses pièces. En filigrane, les premières mesures des Scènes d'enfants hantent, lancinantes, rappel de ce qui a été et aurait pu - dû - être vécu autrement.
Merci Lali pour cet exemplaire signé par l'auteur!
Et, en complément, l'oeuvre, jouée par Horowitz...
Merci pour la musique !
RépondreSupprimerHum... Un livre a découvrir sur fond d'une magnifique musique... j'ai connu les jours de noel moins chanceux.
RépondreSupprimerJe viens pourtant dans le cœur
Tous mes vœux d’un Heureux Noël
Une nouvelle année de bonheur
Et que la vie te soit douce et belle
A bientôt
Bisous
Ravie que tu aies apprécié!
RépondreSupprimerTous mes voeux pour un doux Noël!
Et des becs pour qu'il le soit davantage!
Très bon Noël. Je viens d'écouter l'interprétation d'Horowitz, délicate et émouvante ! Je note le titre du livre...
RépondreSupprimerAnne: de rien!
RépondreSupprimerArmando: bisous à toi!
Lali: merci encore (et pour les becs)!
Margotte: elle n'est pas parfaite techniquement, mais quelle poésie!