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mardi 17 janvier 2012

Für Anna Magdalena

Quand il est venu accorder mon piano, Allan m'a demandé en quittant si j'avais dans mes tiroirs un conte musical ou un texte hybride, qu'il hébergerait avec plaisir sur son site. J'ai hésité une seconde, puis me suis rappelée d'une lettre fictive (mais dont les fondements musicologiques sont fondés, puisque j'ai fait des recherches autour de la date probablement de la création de l’œuvre) que Johann Sebastian aurait pu adresser à Anna Magdalena, sa complice au quotidien.

Ma mi, ma son de vivre,

Quand tu trouveras ces feuillets déposés sur ton instrument, j’arpenterai les corridors de Saint Thomas entre deux répétitions. Je sais combien, ces jours-ci, tu te sens alourdie par ce nouvel être que tu portes et que j’aime déjà de tout mon être. Même si tu penses que j’y suis aveugle, je collectionne les petits gestes d’amour que tu poses au quotidien : la préparation des repas et la tenue de la maison, la tendresse que tu témoignes à nos enfants, la façon dont tu leur transmets les rudiments de la théorie musicale, ton rire qui s’unit aux leurs lors des séances de jeux. Je reconnais aussi l’étincelle qui passe dans ton regard lorsque tu réussis à voler quelques instants pour t’asseoir à l’instrument, seule face à ta musique, que ta voix s’élève sotto voce, dans la nuit largement entamée.

 Pour lire le reste du texte, c'est par ici...

On peut écouter au même moment l'Adagio du Concerto italien, qui a inspiré ce texte aux contours flous...

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