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dimanche 20 mai 2012

Un Faust qui convainc

Photo: Yves Renaud

Première hier soir, à l'Opéra de Montréal, du Faust de Gounod, un opéra qui comprend bien peu de temps morts, grâce à son enfilade d'airs connus. Le metteur en scène Alain Gauthier a eu l'idée intéressante de juxtaposer le vieux et jeune Faust, rôle habituellement chanté par un même ténor, et de l'offrir à Guy et Antoine Bélanger, père et fils, le Faust âgé servant parfois de témoin, le Faust jeune illustrant tantôt l'action. Cela donne lieu à certains moments efficaces, d'autres touchants (quand le père met la main sur l'épaule du fils à la toute fin de l'air « Salut, demeure chaste et pure » par exemple) et d'autres (dans les épanchements amoureux du deuxième acte par exemple) pendant lesquels on se demande pourquoi on avait besoin du vieux Faust, tapi côté cour, pendant toutes ces longues minutes.

Le roi de la soirée demeure incontestablement la basse russe Alexander Vinogradov, qui campe un Méphistophélès époustouflant, puissant et subtil vocalement, parfaitement incarné, tant au niveau physique (gestes de la main, cambrures, maintien) qu'émotionnel. Sardonique, sarcastique, parfois terriblement humain, il brûle les planches à chaque apparition.

Mary Dunleavy se révèle une Marguerite idéale, à la voix assurée et bien timbrée, qui sait transmettre aussi bien la naïveté du personnage que son désabusement et sa folie au dernier acte. Étienne Dupuis, en Valentin, a su tirer son épingle du jeu, particulièrement dans son dernier air. Aucune faiblesse à relever du côté des rôles secondaires et chapeau au chœur, particulièrement bien préparé. Emmanuel Plasson (salué avec emphase aux deux retours d'entracte) a su tirer de l'Orchestre métropolitain un jeu sensible (si parfois imparfait), au service des chanteurs. Saluons en terminant le remarquable travail d'éclairage de Martin Labrecque qui a su sculpter les volumes avec une grande dextérité, transformant par moments les faisceaux lumineux en deuxième narrateur de cette histoire qui n'a pris au fond que bien peu de rides.

Il reste quelques billets pour les représentations de mardi, jeudi et samedi. Informations ici...
On peut voir également un photoreportage de la production là...

1 commentaire:

  1. Ah et je ne vois ça que maintenant... ce que j'aurais pu aimer aller voir ce Faust!

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