Dans ses
Poèmes de l'écoute, Jean Royer aborde plusieurs thèmes, qui n'ont au final que peu à voir avec la musique. On parle plutôt ici d'une écoute cosmique, à ce qui nous entoure, aux instants fugaces, qui nous échappent trop souvent. Cela donne notamment lieu à de très beaux passages sur la poésie et les mots, que je partage ici.
Le poème
Je l’écris il me parle, neuf comme une langue étrangère, fermé il s’ouvre, il me prend en musique, il me conquiert et j’ai gagné son silence, il m’invente par la fissure de l’être, il respire comme un ventre, la passion de vivre autrement, il me regarde il attend, je le lis il existe, ce n’est déjà plus moi je le donne, il va durer son et sens réunis, jumeaux de la vie nouvelle, la beauté des mots lavés de lumière, des mots mangés comme des fruits défendus, dans la lenteur d’une cinquième saison.
Les mots usés (extrait)
Le poète n’a que des mots usés pour poser la question de l’être et du langage. Il s’agit de les habiter d’un regard neuf. Qui n’a pas rencontré son ombre? Ce sont les mots qui t’interrogent. Tu appartiens au langage comme l’usure au monde.
Les mots en commun
Ils brûlent dans ton souffle, ils épousent ta chair, ils tournent dans ton sang. Les mots ont une histoire, une mémoire qui fonde leur présent à même ton destin. Ils traversent ta vie, concrète musique de l’espoir et du malheur, de la douleur et de la beauté, mots d’amour et de révolte. Ils sont le chant pressenti d’un tremblement commun.
Ah oui, c'est très beau ! Décidément, j'aime ce poète ; merci de me l'avoir fait découvrir.
RépondreSupprimeren effet, c'est bien dit et si juste! je crois (avec ta permission) que je vais envoyer une copie de ce premier poème à un ancien élève qui écrit de la poésie (en néerlandais, mais écrire de la poésie, c'est écrire de la poésie ;-))
RépondreSupprimerDanaylia: :)
RépondreSupprimerAdrienne: absolument, transmets!
J'aimerais lire, mademoiselle, VOS poèmes.
RépondreSupprimer(...ou madame!)
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, j'ai lu un commentaire que vous avez fait, au sujet d'un recueil de poésie, sur la toile, et c'était très chantant. Qui sait apprécier la poésie sait normalement en faire. Je suis donc curieux vis-à-vis ce que vous savez écrire. Je vais donc explorer ce blogue...
Plusieurs copines, même célibataires, s'insurgent quand on leur donne du « mademoiselle ». Moi, au contraire, je préfère l'ambiguïté que le terme permet, surtout juxtaposé au vouvoiement. :)
RépondreSupprimerBienvenue chez moi! Je découvre avec plaisir votre home.
En fait, j'avais spontanément écrit «mademoiselle» étant donné que le commentaire né sous votre plume, que j'avais lu ailleurs, portait une grande, grande candeur. (Hélas, je ne me souviens plus quel auteur était commenté. C'est un auteur dont j'avais découvert le nom dans cette liste.)
RépondreSupprimerCela dit, enchanté!
Je reconnais plusieurs noms, mais de savoir lequel vous a mené chez moi relève de l'exercice divinatoire... :)
RépondreSupprimerSeul le résultat importe!