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samedi 29 décembre 2012

Méditations africaines

Felwine Sarr est économiste, auteur-compositeur-interprète, professeur et chercheur à l'Université Gaston Berger à Saint-Louis du Sénégal, écrivain, un autre de ces touche-à-tout qui refuse d'adopter le dicton « qui trop embrasse mal étreint ». Dans ses Méditations africaines, il s'interroge: sur l'art, la musique, la littérature, l'amour, l'identité, le retour en terre natale, le lien à l'autre, celui que l'on doit entretenir avec soi. Oui, il est question de réflexion, de lenteur, de méditation, mais dans son sens peut-être le plus actif, celui du voyage intérieur, de la découverte du soi, de la libération des peurs enfouies, de la naissance du geste artistique, qu'il soit musical ou littéraire.

Un rythme de lecture plus lent doit être adopté si l'on veut savourer les subtilité de certains aphorismes, souvent magnifiques. L'auteur ne propose pas de réponses toutes faites pourtant, seulement des questions porteuses, qui permettent de se définir autrement.

« Les mots sont en attente dans une gare de triage. Le sentiment qu’ils souhaitent exprimer est déjà là, présent, brut, mais indicible. La séduction d’une page blanche et la ruse d’un texte qui dit leur absence échouent à les faire revenir. Habiter une présence pure non médiatisée, telle est la leçon d’aujourd’hui. » (p. 25)

« Nul ne connaît son heure (sauf quelques-uns). C’est ce qui rend l’aventure (le voyage) unique, singulière, déterminante à chaque instant. » (p. 39)


« Lorsque je les entends dire : « J’aimerais vivre de mon art », je leur réponds : « Je ne puis faire autrement que de vivre avec mon art. il est une nécessité qui vit, habite, et grandit au sein de ma solitude. » (p. 102)
« La poésie a un prix (qui se paye). La solitude, le chavirement et la souffrance acceptés et fermement endurés. » (p. 103)
En complément, un très beau portrait de l'auteur, paru dans Le Soleil, non pas de Québec, mais bien de Dakar.

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