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mardi 11 décembre 2012

Red: art total

Photo: André Lanthier
On attendait avec impatience la première montréalaise de Red, pièce lauréate d’un Tony en 2010; la production présentée par le Centre Segal ne déçoit pas, au contraire. Dès que l’on met les pieds dans la salle, on bascule dans une autre époque (1958-59), une autre façon de traiter l’art, un autre univers, celui du studio loué par Mark Rothko, situé au 222 Bowerey, reproduit avec brio par la scénographe Eo Sharp. Alors que le public s’installe, Randy Hughson est déjà Rothko, contemplant une toile, écoutant de la musique de chambre diffusée par un vieux tourne-disque. L’œil apprivoise les reproductions, qui transmettent bien le côté troublant des originaux. Quand les lumières se tamisent, entre en scène celui qui souhaite devenir son assistant,  le jeune Ken (Kesse Aaron Dwyre), antithèse autant que faire-valoir. Quelques secondes suffisent pour comprendre qu’un duel s’amorce, qui traitera d’art, bien sûr, mais aussi de legs, de tradition comme d’avenir, de transmission.

La pièce de John Logan repose au fond sur une seule question, posée dès les premiers instants : « What do you see? »  Comment décrire, comment communiquer l’émotion? Pour s’affranchir des cadres, l’art doit contenir philosophie, musique, littérature, avance Rothko. Toute couleur a besoin d’un contexte pour se révéler. « You mean scarlet? You mean crimson? You mean plum-mulberry-magenta-burgundy-salmon-carmine-carnelian-coral? Anything but ‘red’! What is ‘red’?! » 

Vous pouvez lire le reste de ma critique sur le site de la revue de théâtre Jeu...

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