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samedi 26 janvier 2013

Pervers: réflexion 2.0

Peut-on signer un texte pertinent sur une problématique actuelle, en constante mouvance en raison de sa nature même? Voilà le pari relevé avec brio par la jeune dramaturge irlandaise Stacey Gregg qui propose avec Pervers un portrait férocement contemporain de certains travers troublants de notre société. La protection de la vie privée serait-elle devenue un concept désuet? Peut-on encore vivre sans tout révéler? Comment départager le vrai du faux quand les réseaux sociaux s’en emparent?

Gethin a terminé son baccalauréat en cinéma, mais cherche sa voix. Friand de documentaires-chocs, filmés à l’arraché, il décide de se mettre en scène, demandant à sa jeune sœur de faire circuler une fausse rumeur sur lui, histoire de démontrer que la crainte de l’immoral est souvent disproportionnée. L’information se disperse évidemment comme traînée de poudre, Gethin se retrouvant en quelques clics au centre d’une controverse qui dépassera ses plus folles prédictions. Sa vie privée devient propriété publique, son ordinateur est fouillé, analysé, on l’interroge sur l’origine de photos de lui, nu, sur les liens entretenus avec sa sœur, son oncle, le jeune fils de la voisine. Exit la liberté d’expression, le spectateur plonge avec lui de l’autre côté de cet écran qui ne le protège plus de rien.

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