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vendredi 8 février 2013

Warwick: il faut qu'on parle d'Hubert

« Sortir de guerre, c’est comme sortir de prison », a écrit Charlie Chaplin. En effet, peut-on jamais prétendre en sortir entier, que l’on retrouve sa terre natale avec tous ses membres et un esprit fracturé ou que l’on doive réapprendre à vivre en tant que paraplégique, comme Hubert Fontaine, jeune vingtaine, personnage autour duquel s’articule la pièce Warwick de Jean-Philippe Baril-Guérard. Sa vie a basculé un après-midi en Afghanistan quand le blindé léger dans lequel il se trouvait a explosé, privant Hubert de l’usage de ses jambes, tuant un de ses collègues. Ce dernier est-il mort sur le coup comme le soutiennent les représentants de l’armée? N’a-t-il pas mis lui-même fin à ses jours lorsque son corps est charcuté, comme le réalisera Hubert plus tard? Pourquoi choisit-on maquiller la vérité? Pose-t-on ce geste pour assurer la santé psychologique du soldat invalide ou simplement pour contrôler l’image médiatique de cette guerre loin de faire l’unanimité? Qui sont ces jeunes qui s’enrôlent? Baril-Guérard a puisé dans un terreau fertile et offert une histoire tissée sur mesure à la cohorte 2012 des finissants en jeu du Cégep de Saint-Hyacinthe. Inspirée d’un fait vécu, la pièce se décline en une série de tableaux, parfois anecdotiques (la sortie en boîte de la bande s’éternise d’ailleurs inutilement), parfois savoureux (dont cet échange sur Skype entre Fontaine et sa sœur, qui travaille en Inde), quelquefois tragiques, prémisses d’une réflexion chez le spectateur.

Lire le reste de ma critique sur le site de la revue Jeu...

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