En écho au célèbre texte de Rilke, Gidon Kremer propose un essai de forme épistolaire, en
apparence adressé à une jeune musicienne (que certains pourront sans
doute identifier, mais qui se révèle emblématique de toute une
génération), dans lequel il s'insurge contre le
star system, jeu
dangereux auquel plusieurs musiciens doivent maintenant se frotter.
« Ne
soyons pas trop personnel. Après tout, Aurelia est juste une des
nombreux/ses destinataires de mon essai. J'espère qu'“elle” est
suffisamment douée pour en tirer quelque leçon. Non seulement à travers
mes mots, mais aussi par son expérience. »
Celui qui n'a pourtant pas
hésité à participer à quelques expériences que certains qualifieraient
de
crossover livre un vibrant déployer en faveur de la liberté
d'interprétation, mais aussi la nécessité de maintenir une personnalité
distincte, seule assurance au final peut-être de passer à la postérité,
mais surtout de demeurer en paix avec soi-même.
« On oublie
facilement qu'une parole sincère – tout comme une interprétation
authentique – n'exige pas seulement un effort et un engagement
véritables, mais aussi une autocritique. L'indépendance implique de la
compréhension et la capacité de se remettre en question, soi-même et ce
qu'on a fait. Tout cela vaut pour les compositeurs aussi bien que pour
les interprètes. La quantité de notes que renferme une partition ne dit
encore rien de sa qualité. »
Cela fait réfléchir, sans contredit, que
l'on soit interprète ou simple mélomane. Les consommateurs ne sont-ils
pas eux aussi responsables de la situation?
J'avais lu sa biographie et je l'avais trouvé incroyablement arrogant. Enfin au début; au final j'avais quand même bien aimé.
RépondreSupprimerUn des premiers et célèbres lauréats du Concours Reine Elisabeth, Gidon Kremmer...
RépondreSupprimerLewerentz: Ah oui? J'ai lu Une enfance balte quand je l'ai interviewé il y a quelques années et je n'avais pas trouvé ça. Il faut dire que j'ai un souvenir de quelqu'un de très généreux en entrevue (qui m'a parlé à minuit, heure d'Europe, après un concert!)
RépondreSupprimerAnne: Je n'avais pas réalisé qu'il était l'un des premiers. Il s'inscrit dans la durée en tout cas...