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jeudi 18 avril 2013

Lettres à une jeune pianiste

En écho au célèbre texte de Rilke, Gidon Kremer propose un essai de forme épistolaire, en apparence adressé à une jeune musicienne (que certains pourront sans doute identifier, mais qui se révèle emblématique de toute une génération), dans lequel il s'insurge contre le star system, jeu dangereux auquel plusieurs musiciens doivent maintenant se frotter.
« Ne soyons pas trop personnel. Après tout, Aurelia est juste une des nombreux/ses destinataires de mon essai. J'espère qu'“elle” est suffisamment douée pour en tirer quelque leçon. Non seulement à travers mes mots, mais aussi par son expérience. »
Celui qui n'a pourtant pas hésité à participer à quelques expériences que certains qualifieraient de crossover livre un vibrant déployer en faveur de la liberté d'interprétation, mais aussi la nécessité de maintenir une personnalité distincte, seule assurance au final peut-être de passer à la postérité, mais surtout de demeurer en paix avec soi-même.
« On oublie facilement qu'une parole sincère – tout comme une interprétation authentique – n'exige pas seulement un effort et un engagement véritables, mais aussi une autocritique. L'indépendance implique de la compréhension et la capacité de se remettre en question, soi-même et ce qu'on a fait. Tout cela vaut pour les compositeurs aussi bien que pour les interprètes. La quantité de notes que renferme une partition ne dit encore rien de sa qualité. »
Cela fait réfléchir, sans contredit, que l'on soit interprète ou simple mélomane. Les consommateurs ne sont-ils pas eux aussi responsables de la situation?

3 commentaires:

  1. J'avais lu sa biographie et je l'avais trouvé incroyablement arrogant. Enfin au début; au final j'avais quand même bien aimé.

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  2. Un des premiers et célèbres lauréats du Concours Reine Elisabeth, Gidon Kremmer...

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  3. Lewerentz: Ah oui? J'ai lu Une enfance balte quand je l'ai interviewé il y a quelques années et je n'avais pas trouvé ça. Il faut dire que j'ai un souvenir de quelqu'un de très généreux en entrevue (qui m'a parlé à minuit, heure d'Europe, après un concert!)

    Anne: Je n'avais pas réalisé qu'il était l'un des premiers. Il s'inscrit dans la durée en tout cas...

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