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mardi 23 juillet 2013

Les notes bleues

On fait parfois des découvertes étonnantes dans des bacs de liquidation, un jour de vente de trottoir, comme par exemple un livre « musical » dont on n'avait jamais entendu parler, auquel il aurait semblé futile de résister.

Besse Stallone complète ses études à Juilliard quand elle est remarquée par David Montagnier, virtuose français, qui a perdu peu de temps auparavant sa partenaire de duo de pianos. Tout pourrait aller superbement dans le meilleur des mondes, mais quelques écueils ponctueront la route des nouveaux collaborateurs, notamment la fâcheuse propension de Besse à s'évanouir quand elle doit faire face au stress intense de la scène.  
« Le professeur Stein aimait répéter que les concerts étaient comme des tableaux. Vous prépariez le cadre, vous connaissiez le sujet, mais vous deviez vous attendre à des surprises.  L'art était imprévisible, c'était ce qu'il avait de merveilleux. »

À travers les chapitres, au rythme soutenu, le lecteur se glissera aussi bien en salle de répétition que dans la cuisine familiale d'une banlieue banale de Long Island, dans les fêtes de millionnaires que dans l'Alice Tully Hall. Le livre se révèle une lecture toute en légèreté, néanmoins non dépourvue d'une certaine substance et de quelques rebondissements assez bien amenés. On pourra s'insurger contre les sonates pour piano de Prokofiev soient devenues des symphonies (Erreur de l'auteure ou de la traductrice? J'opterais pour la seconde option.) ou s'interroger quand Besse affirme que sa pièce préférée du répertoire est le simplissime Prélude en do majeur du premier livre du Clavier bien tempéré (tout est possible), page qui servira un peu de leitmotive tout au long du roman. Pourtant, on se laisse happer par ces personnages à la fois si proches de nous et plus grands que nature. Si on ne se pâmera pas sur la beauté plastique d'une phrase, on passera assurément un agréable moment de lecture.

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