La
cinquième édition de Dramaturgies en dialogue s'est terminée sur un véritable
feu d'artifice jeudi soir, au Théâtre d'Aujourd'hui, alors qu'une salle bondée
a pu découvrir L'atelier aux méduses de Marc-Antoine Cyr, auteur
également de Le désert avance et Je voudrais crever. Le texte pose une
série de questions essentielles. Comment survit-on à un géant? (« Mon père
est dans les objets… Mort ou pas mort, c’est de lui qu’on parle. »)
Comment peut-on s'approprier l'héritage de la génération qui nous a précédés
(surtout quand on a l'impression que celle-ci a tout fait et tout eu)? L'art
doit-il devenir patrimoine national? « Si
cette toile appartient à tout le monde, je pourrais dire que c'est ma toile à
moi », avance d'ailleurs fort justement
Melchior, peintre encensé, venu « retoucher » sa toile dans un musée,
déclenchant système d'alarme et ire du garde.
L'action
se transporte ensuite dans l'atelier de Melchior, rongé par un cancer, qui a
décidé de retirer toutes ses toiles des musées (ainsi que leurs reproductions
autorisées) et de les brûler, aidée de sa fille, Blanche, négligée pendant
toutes ses années, qui espère peut-être ainsi obtenir réparation. « Ce qu'il a mis dans ses
toiles, il l'a enlevé aux autres, il ne l'a pas inventé. » Paraît
alors Berthin, souffrant d'un puissant syndrome de l'imposteur (il s'est
retrouvé promu de la fonction de correcteur à celle de journaliste venu tenter
d'éclaircir le mystère entourant la disparition des toiles). Cette Shéhérazade
nouveau genre offrira chaque jour en pâture au maître un nouveau paragraphe
d'article à déchiqueter, dans l’espoir d’éviter l'inconcevable. Au milieu de
ces joutes oratoires, une ponctuation autre, s’élève la voix de Mathias, un des
personnages esquissés par Melchior, jetant un regard autre, presque
métaphysique, sur le geste créateur.
Ca semble ma foi très très fort comme pièce. En effet, j'adorerais voir ça!
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