« Les mots accomplissent un travail de révélation semblable au travail de guérison. Quand nous les laissons librement devant nous, ils voient au-delà de ce que perçoit notre regard et nous dévoilent ainsi à nous-mêmes. Et si on leur donne toute la place, ils diront ce qu'ils savent, et ce que l'on ignore encore. Les mots œuvrent comme des miroirs et nous invitent à la rencontre de notre visage. Ils tâtonnent dans les endroits les moins éclairés de l'être pour trouver ces échappées de lumière qui résistent, déposent leur pollen sur ces petits riens tapis dans l'angle mort de notre vie et qui en rappellent le miracle. Et souvent, au cœur de l'aventure à laquelle les mots nous convient, survient un apaisement, une délivrance même, quelque chose de très proche de ce qu'on appelle guérison. »
Je ne connaissais Hélène Dorion que de réputation (sa liste de récompenses est imposante), mais ne l'avais encore jamais lue. Pour mon anniversaire, Topinambulle m'a offert son dernier opus, Recommencements, Prix des écrivains francophones d'Amérique, que j'ai dévoré en une seule soirée, avec une bonne provision de papillons adhésifs, comme en témoigne la photo. (Joli, le terme français choisi par l'Office québécois de la langue française, non?)
Dans ce récit éminemment poétique, l'auteure évoque le deuil - celui de sa mère, celui d'une relation passée -, mais propose aussi des réflexions des plus intéressantes sur le processus d'écriture et notre périple terrestre. La vie n'est-elle pas au fond qu'une longue série de recommencements, de choix qui parfois affectent le cours entier, de doutes sur lesquels il demeure souvent inutile de appesantir, de cercles concentriques, le passage de l'un à l'autre pouvant se révéler parfois difficile?
Hélène Dorion nous prend presque subrepticement par la main, le cœur, nous convie à la suivre dans les méandres de la création de ce livre, nous forçant ici et là à revenir sur nos pas, à relire un passage, à le laisser décanter, à le faire sien, à le faire autre. On referme le livre comme on souffle sur un mandala de sable, conscient de l'évanescence du moment et de la beauté que l'on vient de contempler.
Merci Topi!
Ravie que ça t'ait plu, ma belle amie ! Je t'embrasse :)
RépondreSupprimerMerci encore pour cette découverte! :)
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