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lundi 26 janvier 2015

Samson et Dalila: pour la prise de rôle de Marie-Nicole Lemieux

Photo: Yves Renaud
Les quatre représentations de Samson et Dalila de l'Opéra de Montréal affichent complet, sans aucun doute parce que Marie-Nicole Lemieux y fait ses débuts dans le rôle. Il faut souligner tout de suite qu'elle éblouit en Dalila, personnage qu'elle décline de multiples façons, démontrant sa polyvalence et la profondeur de sa palette expressive, nous offrant le portrait d'une femme fatale certes manipulatrice qui n'a de cesse que de faire tomber Samson grâce à ses charmes, mais qui peut se révéler tout simplement bouleversante quand elle lui déclare son « amour » dans le célèbre « Mon cœur s'ouvre à ta voix », à la fin du deuxième acte.

La soirée avait pourtant bien commencé, avec un Orchestre symphonique de Montréal en très grande forme dans la fosse, sous la direction de Jean-Marie Zeitouni. L'orchestre a beaucoup fréquenté Saint-Saëns cette saison (notamment dans le cadre d'un enregistrement de ses concertos pour violon, interprétés par le violon solo Andrew Wan) et cela s'entendait. Subtilité dans les articulations, chaleur jamais mièvre dans les timbres, précision constante dans l'énonciation: le compositeur français était admirablement servi. Le Chœur de l'Opéra de Montréal nous a aussi offert une soirée exceptionnelle: diction impeccable, belle projection des voix, uniformité de la masse. Cela ne réussirait malheureusement pas à sauver une soirée interminable et faire oublier la relecture plutôt insipide du deuxième opéra biblique de la saison (après Nabucco, qui faisait rire plutôt que frémir).

Pourtant, les éléments semblaient réunis pour transformer la production en événement: une vraie diva (Marie-Nicole Lemieux), les récents attentats à Charlie Hebdo qui nous rappelaient les dangers du fanatisme religieux en sous-texte, l'utilisation de projections (première participation de Circo de Baruka), un metteur en scène qui a déjà convaincu précédemment (Alain Gauthier). Les dites projections devaient s'avérer assez minimales (mais certes évocatrices dans la scène de l'orage intérieur, devenu réel), tout comme la scénographie (qui rappelaient tous les murs érigés inutilement au fil des ans) et la mise en scène, statique, qui nous a néanmoins donné quelques très jolies images, comme ces lignes de prêtres ou ces bouquets de jeunes femmes.

Côté vocal, Endrik Wottrich campe un Samson mièvre, aux aigus coincés et à la diction plus qu'imprécise. Philip Kalmanovitch, qui avait pourtant séduit dans The Consul semble avoir manqué d'encadrement scénique dans le rôle d'Abimélech. Heureusement, Gregory Dahl en grand-prêtre de Dagon réussit à tirer son épingle du jeu et à se hisser au niveau de Marie-Nicole Lemieux.

Une production qui souligne le 35e anniversaire de l'Opéra de Montréal, mais qui ne passera pas à l'histoire...


3 commentaires:

  1. En faisant des recherches pour compléter l'article de ma collaboratrice, je suis tombée sur ton blogue. Belle découverte!

    Bonne continuation,
    Mathilde de Carnetreunionnaise.com

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  2. Ah Marie-Nicole Lemieux... je l'adore ! Je présente justement sa déclaration d'amour sur le blog cette semaine...

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