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mercredi 17 février 2016

This is Opera: apprendre avec le sourire

J’ai découvert dans la dernière année seulement le plaisir - et la dépendance - que peut susciter le visionnement de séries télé, par le visionnement de Mozart in the Jungle, néanmoins lié à la musique classique, à classer dans la catégorie des « plaisirs coupables ». Je ne croyais pas cependant succomber de la même façon aux épisodes de This is Opera, une série documentaire espagnole créée, réalisée et animée par Ramon Gener.

Doté d’un indéniable charisme, ce polyglotte (ce qui lui permet de s’entretenir avec des spécialistes aussi bien espagnol qu’en anglais, en allemand, en italien ou en français) démystifie avec une aisance remarquable 15 thématiques par saison (2 tournées jusqu’ici, maintenant disponible en anglais) sans jamais tomber dans le populisme crasse.

Les informations que l’on pourrait considérer musicologiques (événements entourant la première de l’opéra, réception, analyse de motifs musicaux, etc.) côtoient des segments mettant en lumière des spécialistes des œuvres étudiés (historiens, interprètes, etc.) et d’autres auxquels prennent part des participants sans bagage particulier (des passants qui chantent les thèmes de Carmen sur une place, trois jeunes qui dessinent sur le Clair de lune de Debussy pour présenter la synesthésie, des étudiants de la réputé école de cinéma de Rome décortiquant les ressorts dramatiques de Tosca, un remix d’un air de Don Giovanni dans une discothèque branchée de Barcelone, etc.).

Jamais le ton ne tombe dans le dogmatisme, même s’il est évident que Genar maîtrise son sujet et s’entretient avec des spécialistes. (Les Montréalais retrouveront ainsi l’ancien directeur général du Musée des Beaux-Arts Guy Cogevel dans un segment sur l’impressionnisme.)

La série est tournée dans des décors souvent somptueux (la résidence de Salvator et Gala Dali pour l’épisode sur Tristan et Isolde par exemple), dans lesquels se glisse tout naturellement le Bösendorfer de Ramon Gener.

On aurait peut-être aimé des sous-titres quand on présente des extraits tirés de productions ou que l’émission sur Pelléas et Mélisande contienne plus d’extraits de l’opéra plutôt que des références à des pages plus « accessibles » de Debussy, mais rien qui n'ait entaché mon plaisir.  

Poursuivrai-je mon écoute de la première saison au fil des prochains jours? Absolument! 

Disponible en ligne.

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