Centième billet, rédigé de surcroît le jour de mon anniversaire (et, accessoirement, celui de Beethoven, de Kodaly et de Menahem Pressler). Une étape de franchie, d'une certaine façon, un stade symbolique. Je sais, certains blogueurs écrivent tous les jours, quoi qu'il arrive. Ce n'est pas mon cas. Mon horaire de travail est souvent trop chargé pour que je gruge ces instants de liberté contrôlée. Mais, pour une fille qui n'a jamais été capable de tenir un journal intime plus de deux jours d'affilée (ou tout court, finalement!), ce n'est pas si mal, vous ne trouvez pas?
Jeudi soir, j'étais invitée au souper de Noël de La Scena musicale. N'étant plus que collaboratrice occasionnelle (j'ai maintenant le luxe de n'écrire que sur des sujets qui me captivent, comme cette entrevue avec Jean-François Rivest ou cet article sur Radu Lupu), j'hésitais à replonger dans cet univers bien particulier que j'avais quitté il y a près de quatre ans: un univers de rêves, de passion pour la musique classique mais aussi d'échéanciers rarement respectés et de pénurie de fonds alarmante. Pressée d'accepter l'invitation à quelques reprises, j'ai fini par céder et ai rejoint une vingtaine de nouveaux et quelques rares anciens (ainsi va la vie). Lors d'un échange/vol de cadeaux, on nous avait demandé de nous présenter et de révéler un secret. J'aurais pu révéler plusieurs secrets de production, quelques anecdotes particulièrement savoureuses, j'aurais pu aussi revenir sur certains moments plus ambigus. J'ai choisi de jouer fair play et ai plutôt évoqué le concert-bénéfice du 5e anniversaire de la publication, qui s'est tenu au lendemain du 11 septembre 2001. Le concert a de fait été le premier concert donné à Montréal après l'événement. Une jeune femme s'est approchée un peu plus tard et n'a pas, elle non plus révélé de vrais secrets, mais a livré un touchant témoignage de gratitude, à mon égard particulièrement. Elle terminait son secondaire en option musique, était particulièrement brillante, avait une vie familiale des plus mouvementées à l'époque (je ne me souviens pas des détails, cela n'a aucune importance) mais écrivait déjà superbement et était totalement dédiée à la cause de la musique classique. Le temps de quelques numéros, elle était devenue collaboratrice régulière, en partie sous ma supervision. De la retrouver, jeune femme allumée, passionnée, équilibrée, qui entame en septembre une maîtrise en communications mais toujours aussi dédiée à la cause de la musique classique (elle a écrit de nouveau pour le magazine au printemps et à l'été), forcément, ça m'a touchée fortement. En fin de soirée, je l'ai prise dans mes bras, avec tendresse, avec respect, avec émotion.
La situation ne s'y prêtait pas mais, en fait, il y a bien un secret que j'aurais pu révéler ce soir-là (j'y ai pensé un instant) et que je révélerai ici, lors de ce fameux 100e billet. (C'est peut-être un faux secret car mes amis le connaissent déjà pas mais peu importe.) J'écris, sous pseudonyme, dans un autre blogue, de la fiction principalement. Il y a quelques années, l'appel de la nouvelle, de l'instant saisi, s'est fait de plus en plus pressant. En tant que journaliste (très) spécialisée, j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour du jardin et cette petite voix se faisait de plus en plus pressante. Je me suis d'abord rebuffée mais j'ai fini par céder. L'écriture de fiction a libéré un autre pan de ma créativité, pétri d'incertitude plutôt que d'objectivité. Tant pis, il faut que j'apprenne à l'assumer. Il y a quelques semaines, j'ai pour la première fois envoyé une nouvelle à un concours sous mon vrai nom. Quand j'ai dû taper les quelques lettres qui le composent, j'ai réalisé le poids de chacune, leur fragilité aussi...
Si vous souhaitez me lire, me connaître, autrement, c'est sur ... D'un cahier d'esquisses que vous pourrez le faire... Sinon, ce n'est pas si grave, je vous retrouve tout de même ici, comme avant, pas différente, simplement un peu plus libre...
Merci de nous partager cette nouvelle;-)
RépondreSupprimerAu lieu d'une dualité, pourquoi par un duo ?
RépondreSupprimerAlors, " BON ANNIVERSAIRE " au duo Lucie et Ondine !
Le fictif se tient si près du réel, là aussi, il y a un duo.
Une porte ouverte sur l'intime.
RépondreSupprimerQue la lumière illumine les eaux!
Une belle étape de franchie, vraiment!
Bon anniversaire et je vais découvrir l'autre partie du duo de ce clique. ;o)
RépondreSupprimerBienvenue à Ondine dans le monde réel et bonne route à Lucie dans le monde de la fiction... ou l'inverse.
RépondreSupprimerL'avantage, maintenant que vous vous êtes retrouvées, c'est que tu vas pouvoir rendre à Ondine le livre que je lui avais envoyé. Et au passage, demande-lui ce qu'elle en pense... ;0)