À travers les histoires, l’auteure nous invite à danser une curieuse valse-hésitation. Si j’ai adoré Le son du sourire, cet instantané de pianiste au passé familial aussi trouble que lumineux et que je salue l’audace de L’odeur de la poudre, cette histoire de presque viol qui se conclut sur une chute remarquablement habile, Rouge, Point de fuite ou Café n’ont pas réussi à me happer. Cette valse-hésitation, Natalie Jean nous la joue même entre paragraphes d’un même texte. Une seconde, on est soufflé par la beauté d’une métaphore, la puissance d’une description; la suivante, on lit un dialogue écrit dans une langue nullement châtiée ou le narrateur se passe une réflexion des plus terre-à-terre.
Si Je jette mes ongles par la fenêtre avait été pièce de musique, elle aurait vraisemblablement ressemblé à une trame de cinéma, avec certains thèmes forts, que l’on continue de siffloter en sortant, mais aussi de longues minutes qui accompagnent simplement l’image, qui ne laissent aucun souvenir. Mais, n’oublions pas que seuls les plus grands réussissent à maintenir l’intérêt du début à la fin et que nous n’en sommes qu’à un premier recueil.
Les autres collaborateurs de La Recrue ont beaucoup aimé de façon générale. Pour lire leurs commentaires, c'est ici...
Et Echenoz ? déçue ?
RépondreSupprimerOui, malheureusement...
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé son style dans Ravel (même si ses libertés musicologiques m'avaient un peu horripilée) mais là, franchement, malgré la poésie de certains passages, je me suis assez souvent ennuyée. :( Je suis passée à deux doigts d'abandonner ma lecture à deux ou trois reprises, c'est dire!