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dimanche 9 août 2009

To clap or not to clap...

... that is beside the point! Voilà ce que j'aurais envie de répliquer à l'article d'Arthur Kaptainis, critique musical de The Gazette qui s'insurge, pendant plusieurs longs paragraphes, contre ce qu'il appelle le ABM pour Applause Between Movements plutôt que de commenter le concert entendu mardi dernier au Festival de Knowlton.

Oui, c'est vrai, les bonnes gens des environs ont applaudi après le premier mouvement du concerto. Haro sur eux! Clairement, la plupart des auditeurs présents en étaient à leur première expérience de concert et ne possédaient pas une solide formation musicale. Ils souhaitaient profiter d'une soirée d'été relativement clémente pour sortir de leur quotidien et se retrouver en un lieu sympathique. Mais, il faut bien commencer quelque part et ce programme était idéal pour un néophyte: une pièce contemporaine courte, dansante, presque tapageuse, un concerto dont tout le monde connaît le second mouvement (repris notamment dans le hit All by myself d'Eric Carmen) et une symphonie « accessible » dont le thème du mouvement lent se retrouve même dans certains manuels de flûte à bec ou de piano pour débutants. En bonus: un chef dynamique, de jeunes musiciens qui s'éclatent. Bref - enfin, selon moi -, des circonstances rêvées pour que M. et Mme Tout-le-monde aient le goût de revenir une deuxième fois, soit au Festival ou encore en salle à l'automne.

Ceux présents mardi soir qui sont tombés sur l'article dans leur édition de jeudi de The Gazette ont peut-être souri d'un air pincé. Ah bon? Ça ne se faisait pas de signifier mon contentement? La prochaine fois, on ne m'y reprendra plus: je resterai à la maison! Oui, c'est vrai, l'univers du classique est différent de celui de la pop ou du jazz. Oui, les musiciens préfèrent être entièrement concentrés quand ils jouent. Oui, ils aiment échanger à l'occasion avec des surspécialistes et se pâmer sur la progression harmonique de telle section du développement ou sur le choix de tonalité de telle oeuvre ou encore la maîtrise du contrepoint dans tel autre passage. Mais ils sont aussi très heureux quand un inconnu les accoste après un concert et leur dit: « Vous savez, je ne pensais pas aimer ça... mais c'était tellement beau! Merci pour l'instant... »

J'ai joué en concert, pour des spécialistes comme pour de purs néophytes. Vous savez quoi? Généralement, la qualité d'écoute était bien souvent supérieure dans le second cas. Un silence prégnant, rempli de possibilités. Est-ce que, parce que le public n'a pas respecté toutes les règles - on applaudit aussi entre les mouvements aux concerts en salle de l'OSM, soit dit en passant, même si on risque d'être fusillé du regard par ses voisins -, cela signifie que l'événement était de moindre importance? Certainement pas.

Vous pouvez relire mon compte-rendu du concert ici ou lire celui de Claudio là pour vous en convaincre. Pour lire l'article de Kaptainis...

7 commentaires:

  1. Je ne pourrais mieux te seconder. J'ai lu l'article de Kaptainis dans The Gazette et je trouve que ce qu'il écrit est d'une impertinence monstre. Plutôt que de fournir des outils et/ou des encouragements à ces nouveaux venus dans le domaine de la musique classique, ce journaliste écrit un article d'un égotisme subtil pour leur dire en des mots plus ou moins corrects qu'ils sont tous des connards.

    Voilà, un autre journaliste qui a choisi le chemin de la facilité...

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  2. Cela reste si difficile de faire des avancées dans le classique... Après ça, on se demande pourquoi on trouve ce répertoire dépassé.

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  3. Bravo Lucie pour ce billet. Ce n'est certainement pas avec des attitudes snobinardes que la musique classique va s'attirer un nouveau public...Ce genre de discours méprisant appartient à une espèce passéiste heureusement en voie d'extinction. Les nouveaux ambassadeurs tels Yannick Nézet Séguin l'ont compris. Et sont bien davantage branchés avec la relève.

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  4. Cher Lucie. J'adhère à 100% à votre post. Rien de plus facile que de s'attarder sur les codes archaïques de la forme qui sont censés révélés que vous êtes de ce monde et les autres pas. C'est encore visible dans beaucoup d'autres corporations que celle de la critique musicale.

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  5. censés révéler et non révélés (je me fais un pan sur le nageoir avant qu'on me le fasse - désolé).

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  6. Certains applaudissements de soi-disant connaisseurs
    sont de toute façon insupportables.
    Justement parce qu'ils applaudissent quand il faut... parce qu'en réalité, ils veulent monter à tout le monde qu'ils savent quand ils faut applaudir.

    Combien par exemple ai-je entendu de Scarbo, avec cette fin si extraordinaire, cette disparition - véritable escamotage du gnome - combien donc en ai-je entendu scandaleusement sali par le bondissement hystérique d'un quelconque étudiant, tenant à monter à tout le monde que Scarbo n'a plus de secret pour lui !
    La dernière note n'a pas fini de s'éteindre que c'est parti "bravo, bravissimo !!, et clap, et clap, et clap !"

    Je dois reconnaître que Paris est à mon avis champion du monde des applaudissements démonstratifs et ... anti-musicaux.

    Les vrais applaudissements qui viennent du coeur, comme un trop plein d'émotion qu'il faut absolument exprimer, ceux là sonnent différemment.

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  7. Oui, c'est vrai... Comment peut-on applaudir à la seconde même où s'éteint une pièce remarquable, si on a vraiment été touché? En tout cas, moi, je ne sais pas, j'ai besoin d'un sas de décompression.

    Je croyais que c'était le public québécois qui ne savait plus faire la différence. Peut-être que c'est un mal plus généralisé que je ne le pensais. Je testerai le tout en personne lors du concert de Pollini d'octobre, salle Pleyel.

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