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mardi 5 janvier 2010

Thomas s'en fout


J'ai hésité, tergiversé... Franchirais-je le cap de la nouvelle année dans l'intensité ou dans le rire? Pour m'y accompagner, deux livres offerts par des amis, l'un coup de cœur de Katch qui me l'avait remis lors de mon périple parisien, l'autre cadeau impromptu de Wictoria, avec qui j'avais déjeuné et rigolé, à Paris aussi, arrivé pile le jour de mon anniversaire. Les deux livres me sont passés dans les mains et, finalement, j'ai choisi les bulles (Thomas s'en fout) avant l'introspection (La maison aux orties).

Premier ouvrage de Thierry Wojciak, journaliste de son métier, spécialiste en publicité et médias, Thomas s'en fout se veut un portrait assez décapant de ce milieu. Avec une plume enlevée et souvent délicieusement acerbe, l'auteur en décortique les rouages et nous offre une savoureuse galerie de personnages en échange. « 10h39. Toujours les mêmes gestes, tous les matins. J'allume mon ordinateur, je m'assois et j'attends. Un regard sur ma droite et c'est ma consœur (il y a de ces mots dans la langue française, tout de même...) Sophie que je vois. Une fille grande, sympathique et vivante. Le genre de fille qui a bien compris l'usage convulsif que l'on peut faire de la parole. De la moindre de vos interrogations (existentielles ou pas) elle vous transforme la vie en vaste encyclopédie de l'opinion et des certitudes. Avec elle, je ne pense tout haut qu'en solitaire. Un plaisir rare. » (p. 9)

Les phrases sont courtes, punch, se laissent déguster avec un plaisir presque coupable. «... verbe facile, cravate dénouée méthodiquement et particulièrement sûr de son fait et de ses capacités, l'individu injecte son monologue assommant comme il enfilerait des perles en cristal sur un cactus géant dans une auto tamponneuse un samedi soir à la foire du Trône. » (p. 107) On réalise aussi que, au final, que l'on couvre la scène musicale ou la publicité, les codes de langage peuvent différer (les mots « buzz ») mais les magouilles et la sensation de vide vertigineux qui nous assaille lors d'un lancement ou d'une conférence de presse sont quasi identiques. Les défis quand viennent le temps de rédiger aussi: « Je commence mon topo relativement exhaustif de ces quatre derniers jours. Entre exagération et sous-estimation, j'arrive à un degré de vérité proche de la réalité. Je suis fatigué. » (p. 100) Par moments, j'ai cru lire de la chick lit mais pour hommes et je dois bien admettre que l'impression était plutôt favorable. Occultés les stéréotypes de princes charmants et de jeunes filles éplorées! Oublions les « ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants » et optons plutôt pour la vraie vie.

Quelques réserves sur le travail de relecture. On aurait dû être plus vigilants sur l'utilisation parfois désordonnée des majuscules et la disparition un peu aléatoire de certains traits d'union. Le découpage en segments d'heures précis (10 h 38, 10 h 40, etc.) devient aussi plus ou moins inutile et je l'ai ignoré systématiquement après un moment (sauf le premier du chapitre, histoire de situer le moment).

Merci à Wictoria pour cette découverte! Serais-je la première lectrice québécoise de l'auteur? C'est bien possible... Le blogue du livre, qui permet de le commander...

3 commentaires:

  1. Coucou Lucie :)
    ah ! je suis heureuse que tu aies choisi ce livre pour commencer l'année, je pense que tu es la première lectrice québequoise, je vais demander à Thierry ce qu'il en pense...

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  2. Je confirme, vous êtes ma 1ère lectrice Québécoise... Tout comme il s'agit de ma 1ère chronique québécoise sur le livre... C'est émouvant un avis venant de si loiiiiiiiiinnnnnn !

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  3. Wictoria: Merci encore!

    Thierry: J'assume alors avec bonheur ce titre officiel! Trompettes!:-)
    Plus sérieusement, merci pour le plaisir de lecture et au plaisir de vous relire et/ou de vous croiser. Les amis de W. sont mes amis...
    D'une autre « extra-terrestre qui a laissé sa soucoupe en double file place de la Concorde aux heures de pointe »! ;-)

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