Martin Michaud m'avait plus qu'agréablement surprise avec son premier roman, Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, lu dans le cadre de La Recrue du mois l'année dernière, finaliste au Prix Saint-Pacôme du roman policier. J'attendais donc avec une certaine impatience son deuxième ouvrage, histoire de repasser de nouveau quelques heures avec ce cher Victor Lessard, l'un de ces inspecteurs attachants parce que si imparfait.
Dans cette deuxième enquête, on le retrouve peut-être un peu plus sage (il ne boit que du décaféiné, a perdu du poids, s'est repris en main), mais ses opinions et son attitude se veulent tout aussi tranchées. Lessard enquête sur un drame familial des plus scabreux, une famille entière ayant été sauvagement abattue à coup de hache. Est-ce un quadruple meurtre suivi d'un suicide? A-t-on affaire à un tueur fou qui maquille les scènes du crime (et y déverse une quantité folle de mouches, détail non anodin)? Que vient faire là-dedans le SIV (Servizio informazioni del Vaticano)? Autant de pistes à explorer pour le lecteur, prisonnier consentant de cet écheveau assez habilement tissé par Martin Michaud.
J'ai aimé retrouvé Montréal dans ces pages - Montréal la sale, la cosmopolite, pourtant si attirante malgré tout -, que ce soit le quartier Notre-Dame-de-Grâce (les meurtres ayant été perpétrés à un coin de rue à peine de mon ancien home, de façon plutôt ironique), le centre-ville, le Plateau, le Village ou la louche rue St-Jacques. (Michaud y a aussi cette fois glissé des bribes d'Abitibi et de Sherbrooke.) Certains passages auraient néanmoins eu avantage à être resserrés, histoire d'éviter de tomber dans certaines comparaisons parfois boiteuses (« La jeune fille a tout tenté pour oublier, pour enfermer son passé à double tour dans les lacets de son esprit » n'est par exemple pas des plus élégants) et certains poncifs oisifs. Mais il faut bien admettre qu'on feuillette rarement un roman policier pour s'extasier sur le raffinement de la langue; on veut être mis en contact avec la face sombre de l'humanité. Et cela, Martin Michaud le réussit à merveille.
Merci. Je suis justement à la recherche de polar québécois.
RépondreSupprimerJe vais explorer son premier roman.
au plaisir
Et puis, tu ne sembles pas du tout troublée pas la violence qu'il contient. J'imagine qu'elle n'est pas gratuite. Je suis contente que tu l'aies aimé, ça promet. J'attends le bon moment pour le lire. En fait j'attends du temps !
RépondreSupprimerAyant aimé le 1er et vu ton avis, je le note bien évidemment !
RépondreSupprimerJospeh: Je découvre avec plaisir ton univers. Côté polar québécois, je pense que Martin Michaud frappe fort.
RépondreSupprimerVenise: on n'a pas tellement de détails hyper-scabreux. C'est plus comme le Da Vinci Code disons que du Stephen King.
Caroline: si tu as besoin que je te l'envoie, fais-moi signe ;-)
C'est gentil, Lucie, mais Karine profite d'un envoi de colis vers la France pour me l'envoyer. :-)
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