Avec son premier roman, Martin Michaud aborde un genre peu traité au Québec : le polar. On pense connaître le genre, les codes, les lieux, et pourtant, avec Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, l’auteur réussit à nous surprendre, mieux, à nous séduire. Une histoire de vengeance, un inspecteur sympathique et bougon, vaguement dépassé par les soubresauts de sa vie personnelle, une victime potentielle qui vit des expériences à la limite du paranormal, des liens qui s’établissent entre différents protagonistes, la toile dans laquelle Michaud tente de nous attraper est tissée avec une certaine minutie. Le style est enlevé, fluide, fait mouche presque à tout coup; on tourne les pages avec un plaisir presque coupable.
Je me suis attachée à l’inspecteur Lessard, ai été glacée par le tueur, troublée par Simone. J’ai surtout beaucoup aimé la façon dont l’auteur a réussi à transformer l’arrondissement Côte-des-Neiges- Notre-Dame-de-Grâce en témoin de ces histoires en chassé-croisé. J’y ai reconnu avec plaisir des lieux que je fréquente régulièrement, en ai cherché d’autres (pour réaliser que certaines libertés avaient été prises par l’auteur en lisant la notice en postface). J’avais l’impression, ce faisant, de devenir partie intrinsèque du récit, ce qui est rarement le cas avec un polar, genre abordé le plus souvent avec un certain détachement, conventions obligent. Une chose est certaine : je surveillerai avec plaisir la prochaine aventure de l’Inspecteur Lessard… en espérant qu’il ne soit pas réaffecté dans un autre quartier.
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2 commentaires:
C'est vrai que c'est ton quartier ! Je n'y avais pas pensé. L'effet doit être assez spécial.
Alors, à suivre, ce monsieur l'enquêteur rempli de défauts mais si sympathique peut-être parce que rempli de défauts !
J'ai adoré le côté montréalais de tout ça... et ai fermé les yeux sur bien des faiblesses, ce faisant.
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