jeudi 31 janvier 2008

Radu Lupu: entre ombre et lumière


Radu Lupu offrait un rare récital montréalais hier soir, au profit de la Société Pro Musica, dans un programme en apparence légèrement hétéroclite qui mariait Schubert (la Sonate en majeur, D. 850), compositeur auquel Lupu a beaucoup été associé et le premier livre des Préludes de Debussy. Avec son flegme habituel, Lupu s'est avancé sur scène en jetant à peine un coup d'oeil à la salle avant de se poser sur sa chaise droite improbable. Sans préparation apparente, il a plongé dans la Sonate de Schubert. Là où on attendait la fougue du premier thème, il nous a proposé une interprétation relativement retirée, vraiment un peu trop modérée pour être un Allegro vivace, qui empêchait l'auditeur d'établir un contact direct avec interprète et compositeur. J'aurais aimé un peu plus de détail dans l'articulation, un peu plus de puissance dans les accords, un peu plus de présence. Le deuxième mouvement aurait eu avantage à respirer un peu plus, les phrases étant enfilées les unes à la suite des autres sans qu'on y entende la respiration caractéristique du chant schubertien. Au troisième mouvement, on a enfin senti le pianiste, l'homme sous la dentelle musicale. Les phrases sont finement ciselées, les passages dansants rappellent les landler, les rythmes bondissent dans leur articulation. Les pages prennent vie, presque par magie. Le quatrième mouvement sera de la même eau, la luminosité du refrain du rondo un contraste éclatant aux passages tout en délicatesse, joués avec une maîtrise exceptionnelle.

Après l'entracte, le premier livre des Préludes sera sous les doigts de Lupu tantôt magique et tantôt simplement suggestif. Des Danseuses de Delphes, le pianiste prend possession du clavier, comme s'il devenait simple prolongement de ses doigts. L'image est saisissante: on sent couler la musique littéralement de ses doigts. Les sonorités sont feutrées mais d'une présence subtile, l'intensité dans le registre p à ppp est à couper au couteau, la rythmique semble presque improvisée. Les images nous sautent aux yeux, presque instantanément. Les préludes à peindre en subtilité seront transmis avec un brio rare: Voiles, Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir, La fille aux cheveux de lin et surtout Des pas sur la neige, absolument ensorcelant tant le jeu de Lupu est ethéré, presque désincarné, sublimé, une page qui m'a hantée pendant une partie de la nuit.

Les Préludes qui exigent un peu plus de digitalité ont été un peu moins bien servis par l'interprète. La cathédrale engloutie manquait de profondeur dans les contours et ne scintillait pas suffisamment (Pollini en avait offert une version passablement plus convaincante en rappel lors de son dernier passage montréalais). Les collines d'Anacapri manquaient du petit côté ludique et sautillant qui les caractérisent. Je conçois Ce qu'a vu le vent d'Ouest comme une page fougueuse, à la violence contenue, presque dangereuse, plutôt que l'aquarelle anglaise qu'a choisi de transmettre Lupu. L'humour décalé n'était pas assez présent dans La Sérénade interrompue, la rythmique des Minstrels un peu trop dissipée. Pourtant, les moments d'intensité pure ont été suffisamment nombreux lors de la soirée pour qu'on se convainque sans peine que Radu Lupu est un grand pianiste et sans aucun doute le maître des demi-teintes et des filigranes subtiles. En rappel, il nous a offert un magique D'un cahier d'esquisses, parfaitement calibré, d'une rare poésie.
La critique de Richard Boisvert du Soleil est ici, celle de Claude Gingras .

samedi 26 janvier 2008

Souvenirs de concours


Ah ! les concours… Choix contre nature, façon de se faire connaître, mal nécessaire, notion à s’approprier ou à balayer du revers de la main ? Mes expériences de concours sont multiples et je les ai vécues de façon foncièrement différente, en tant que participante, professeure, parent, juge ou journaliste.
Dès la première année de leçons, mon professeur m’avait inscrite au Concours de musique du Canada. Je me souviens vaguement d’une robe à froufrous, d’avoir escaladé les marches qui menaient à un piano à queue, du pompeux très british des lieux… et aucunement des pièces jouées. Ce concours devait rythmer ma vie de pianiste pendant quelques années. Cela venait avec l’apprentissage de certaines pièces obligées, mais j’avoue que je ne me posais pas à l’époque de grandes questions existentielles sur la pertinence de l’événement. Cela faisait partie du calendrier, point final. Au fil des ans, le concours m’a permis de jouer au Piano nobile, dans des maisons de la culture, dans des salles sans âme dont j’ai tout oublié sauf la froideur, et à la Salle Claude-Champagne. Des expériences à mettre dans la besace, sans plus.
Je me souviens par contre avec précision des instants précédant le départ de la maison alors que mon père m’enregistrait sur d’immenses bobines qu’il archivait précieusement. Je me rappelle aussi que, systématiquement, mes parents m’affirmaient avec emphase que, peu importait le résultat du concours, ils m’aimeraient quand même. Maintenant que j’y pense, ce moment était sans doute le seul dans l’année qui me valait un tel épanchement de sentiments. Pour avoir vécu l’expérience depuis en tant que parent, je comprends mieux la fragilité du moment où le jeune musicien accepte de rendre les armes et de se dénuder devant un jury. Je peux aussi vous affirmer que, quand on est soi-même passé par là, ça tient de la torture pure et simple. Anticiper la moindre phrase musicale, sourire quand la phrase est bien déposée, frémir quand le doigt glisse sur la mauvaise note, jeter un coup d’œil nerveux aux juges (« C’est clair ! Ils vont démolir mon enfant ! »), arrêter de respirer pendant le temps nécessaire, avoir l’estomac franchement noué, applaudir de façon crispée en espérant que personne ne remarque son inconfort, il n’y a pas grand chose de plus désagréable que ces instants hors du temps.
Pourtant, par expérience, je peux vous affirmer que le juge est généralement de nature généreuse et qu’il balaie volontiers du revers de la main la petite fausse note et s’insurge plutôt contre les phrasées escamotées, le rythme déficient, le jeu uniforme. En fait, quand je passe de l’autre côté du miroir, je suis tout sourire, j’ouvre grand les oreilles et j’espère être séduite à chaque fois. Parfois, la rencontre est sympathique, sans plus. À d’autres moments, bénis, on se pince presque pour y croire.
Avouons-le ici : tous les concours ne sont pas créés égaux. Si certains sont impitoyables, d’autres privilégient une certaine camaraderie. Le Concours Inter-Élèves, qui fête ses 35 ans cette année, est de ceux-là. Ayant poursuivi mes études à Vincent-d’Indy relativement tardivement, je n’ai participé au Concours Inter-Élèves qu’à deux reprises, en huitième et en neuvième années. Je me souviens de l’atmosphère légèrement surannée du parloir, des longues heures de délibération, tard en soirée (c’est l’impression qui m’est restée, mais chacun sait la propension du temps à se dilater en situation de stress), du sourire de mon professeur. Plus important peut-être, j’avais développé une belle complicité avec celui qui s’était classé premier (j’étais deuxième) et dont le nom m’échappe malheureusement aujourd’hui. Nous nous étions retrouvés avec plaisir lors du concert-gala, l’un dans l’ombre de l’autre en coulisses, contents d’être unis, à cet instant précis, par le pouvoir de la musique, de nous laisser transporter par le plaisir brut de faire de la musique, tout simplement. En dépit de leur dehors parfois rébarbatifs, les concours, il faut bien l’avouer, permettent souvent de belles rencontres : avec l’autre, avec la musique, avec soi…

La toile est de Carl Larsson. Ce texte est l'édito du prochain numéro de La muse affiliée, disponible d'ici une dizaine de jours.

mercredi 23 janvier 2008

Musique classique pour tous


Radiohead bouleversait l'industrie de la pop il y a quelques mois en offrant les pièces de son album à télécharger selon un taux variable (aucun minimum n'étant exigé). La violoniste britannique Tasmin Little va encore plus loin. Elle offre aux internautes un album à télécharger gratuitement. Elle propose ici la Suite en mi majeur de Bach, une création de Paul Patterson (une série de variations, plutôt intéressante, sans être entièrement originale) et la Sonate « Ballade » d'Ysaye (une interprétation fort sentie que j'ai écouté deux fois plutôt qu'une, suffisamment séduite par l'intensité du jeu).

De plus, la violoniste offre des commentaires audio qui démystifient les pièces, notamment pour le jeune public (deux versions des commentaires sont offertes pour chaque pièce). Dans la pièce de Patterson, par exemple, elle donne même des exemples à l'instrument des particularités du thème, explique comment le compositeur a permuté le matériel, tout cela avec un vocabulaire facile à intéger et avec un enthousiasme débordant. Pour les puristes qui voudraient graver le CD plutôt que le loger dans leur iPod, une pochette peut être imprimée et insérée dans un boîtier. Un disque en kit, finalement, la difficulté de l'assemblage en moins. Vive la musique libre!

Pour découvrir le tout, on accède au site de la dame ici.

jeudi 17 janvier 2008

Tous pour l'art

Souhaitant prévisionner l'exposition sur Cuba avant de la proposer à mes élèves du cours de culture générale, j'ai rejoint une amie au Musée des Beaux-Arts de Montréal cet après-midi. Belle tentative de ma part pour être en avance: l'expo ne débute que le 31 janvier!
Puisque nous étions sur place, nous en avons profité pour visiter l'exposition Tous pour l'art (entrée libre, jusqu'au 24 février), qui présente des oeuvres de collectionneurs privés montréalais, une exposition vraiment intéressante qui comprend aussi bien des toiles ou des gravures anciennes que des objets d'art (les théières de Mme Birks sont délirantes de créativité... je les aurais toutes intégrées dans ma collection personnelle, si j'en avais eu une!) et des oeuvres d'artistes majeurs tels Tiepolo (deux dessins magnifiques, qui m'ont donné la nostalgie de Venise), Picasso (plusieurs dessins fort intéressants), Renoir (un portrait sublime d'enfant), Van Gogh, Gauguin, Monet (de grand format... j'ose à peine imaginer la valeur marchande), Warhol, Borduas, Riopelle...
L'exposition m'a aussi permis de découvrir des oeuvres d'artistes contemporains que je ne connaissais pas mais dont le travail m'a immédiatement interpellée. Je pense ici à une oeuvre d'Edward Pien, toute en papier découpé, saisissante d'intensité, à Tragédie de Jean Dallaire (qui a laissé mon amie de glace), à une photo d'Edward Burtynsky (son travail est saisissant), à Capillaires de Nicolas Baier qui m'a aussitôt fait penser aux arbres de tidoigts. Nous nous sommes aussi arrêtées dans la galerie d'art contemporain et, outre quelques lumineux Riopelle et le fameux Dryden de Lemoyne, je me suis arrêté devant une toile hyperréaliste de Gerhard Richter, probablement de la même série que celle-ci, qu'on peut voir au Metropolitan Museum de New York. N'hésitez pas à vous approprier l'exposition, vous aussi!

mardi 15 janvier 2008

Stéphane Achile: en boucle

Stéphane Achille signe, avec Balade en train assis sur les genoux du dictateur, au titre extravagant mais qui veut pourtant tout dire, un premier roman difficile à classer. Selon les chapitres courts et bien découpés, le ton oscille entre celui de la métaphore politique, du conte philosophique, de la chronique de vie de trentenaire (par moments, le ton m'a rappelé celui de Stéphane Dompierre) ou même de la réflexion sur l'industrie de la musique telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Un musicien paumé mais néanmoins attachant, franchement en marge de la société, débarque de Paris pour passer quelques jours à New York. (En passant, je n'ai pas cru un instant que le musicien était français et, à vrai dire, je ne vois pas en quoi cela ajoute à l'histoire, à part d'accumuler quelques clichés passablement éculés et de confondre le lecteur entre tournures de phrases québécoises et mots d'argot français saupoudrés ici et là.) Dépassé par le bourdonnement de la ville, il passe sa vie dans la chambre d'hôtel ou au restobar de l'hôtel, où il fait la rencontre assez improbable d'un dictateur sur le déclin. Lui qui est pétrifié face au moindre petit geste à accomplir accepte pourtant de suivre Manuel (mais a-t-il vraiment le choix?) dans ce pays mystérieux sans nom mais qui ressemble à tant de républiques bananières. S'amorce alors un étrange périple qui tourne en rond (littéralement) mais qui permet, progressivement, de plonger dans la psyché des personnages et de se poser une série de questions éthiques, dont plusieurs ne comportent malheureusement pas de réponse claire. Entre séance de torture chinoise (le dictateur passe en boucle le CD désavoué et force le musicien à faire face à ses limites) et d'électrochocs (le dictateur ne déroge à aucune de ses règles, même quand il sait pertinemment qu'il condamne un innocent), ce huis-clos rondement mené par Achille entrouve la porte de l'horreur brute. Quand le musicien tue une première fois, on reste estomaqué de la facilité avec laquelle il complète le geste, lui qui, pourtant, ne démontrait aucune aptitude à la violence.

Le style d'Achille est achevé, alerte et pourtant reste d'une belle accessibilité. Si la peinture des régimes totalitaires reste par moment volontairement grossière (comme si tout ceci n'était qu'un rêve, d'une certaine façon), celle du milieu musical est particulièrement décapante. Quiconque a eu maille à partir avec des techniciens de studio, des musiciens professionnels blasés, des agents inutilement gourmands ou des distributeurs incompétents, ne pourra qu'hocher la tête à la lecture de ces pans de l'histoire personnelle du musicien, dévoilée à petites touches. Une voix particulière mais juste, que je réentendrai avec plaisir dans un deuxième roman.

Vous pouvez lire les commentaires des autres participants sur le site de La recrue du mois. Ce prix a mérité à son auteur le Prix Robert-Cliche 2007 du premier roman.

vendredi 11 janvier 2008

In ou out

Enfin le week-end, vous dites-vous? Histoire de vous détendre, un peu, je vous invite à consulter cette très sérieuse (ben quoi, c'est enfin vendredi, non?) liste des choses « in » et « out » pour l'année 2008. Dans le premier cas, vous y retrouverez, tenez-vous bien!, les pantoufles en Phentex de grand-maman ( si! si! ) et le Web social comme outil démocratique (pour ceux dont le cerveau a surchauffé cette semaine, on parle ici des blogues et de leur fabuleux potentiel). À lire en complément, la chronique sur le sujet de Marie-Claude Lortie. Mais surtout, prenez tout ça avec un grain de sel, c'est très in. À écouter: le très in (et franchement sympa parce que vaguement décalé) Tricot Machine et son Ours...

mercredi 9 janvier 2008

Simone de Beauvoir

Aujourd'hui même, Simone de Beauvoir aurait eu 100 ans. Écrivain à part entière, philosophe, mère du féminisme tel qu'il est maintenant perçu aujourd'hui, engagée poliquement, dévorée par la passion de créer, partenaire intellectuelle et de vie de Sartre, elle reste une figure marquante de la littérature du XXe siècle.
Pour mieux la connaître, on peut toujours commencer par lire cet article glané ce matin sur Evene.fr avant de se plonger dans le site Autour de Simone de Beauvoir.

« On ne naît pas femme, on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre. » On peut aussi lire ici des extraits choisis de son célèbre Deuxième Sexe (livre que, je l'avoue, je n'ai pas encore lu mais je profiterai peut-être bien de cette année anniversaire pour le faire).

dimanche 6 janvier 2008

CMIM 2008: enfin, le piano!

Après avoir fait le bilan de 2007, s'être arrêté sur les événements importants de l'année, voici le temps de regarder vers l'avant. Plusieurs rendez-vous qui m'allument sont déjà dans mon agenda 2008: Elisabeth, roi d'Angleterre de Timothy Findley (un auteur canadien-anglais, décédé il y a quelques années, dont j'ai lu tous les romans et que j'admire énormément, homme de lettres et de théâtre) que j'ai hâte de découvrir bientôt au TNM, le récital de Radu Lupu à la fin du mois (Radu!), le voyage que j'effectuerai avec ma classe de culture générale à la fin avril (je découvrirai enfin New York et retrouverai avec plaisir et peut-être bien un brin de nostalgie Philadelphie, ville d'adoption pendant trois ans lors de mes études universitaires). Et puis, enfin, après quatre ans d'attente, le Concours Musical International de Montréal est de nouveau dédié au piano!

J'avais vécu une expérience absolument délirante il y a quatre ans, en tant que rédactrice en chef du site Web événementiel de l'événement. Je m'étais tapée tous les récitals de demi-finales (trois ou quatre sur Internet mais les autres en salle), avais vécu la fièvre des finales mais surtout avais fait des rencontres d'une rare intensité, avec certains collaborateurs (une en particulier) et quelques-uns des pianistes.

J'ai revu en novembre Eliane Reyes, une pianiste belge qui possède une superbe musicalité. En fait, elle donnait un récital à Montréal (puis le lendemain, elle accompagnait une chanteuse à Québec) et est venue travailler sur Wolfie (mon piano à queue) pendant quelques heures à son arrivée à Montréal. Même si je ne l'avais pas revue depuis 2004, la connexion était là, intacte.

J'avais aussi été séduite par le jeu du lauréat du Premier grand prix, Sergeï Salov (et sa prestance de rock star... je l'avoue, j'ai fait sécher et gardé pendant des années la rose qu'il m'avait offerte le dernier soir). Dès le premier échange que j'avais eu avec lui, lors du cocktail de bienvenue, j'avais pu déceler l'intensité du personnage, le trouble créateur qui l'anime, la profondeur de ses interrogations et son évidente urgence de vivre. Nos routes se sont croisées à quelques reprises depuis, l'amie de coeur de Sergeï, une pianiste russe qui pourrait faire carrière comme top modèle, habitant Montréal.

Il y a aussi eu Gintaras Janusevicius, un jeune pianiste lithuanien (il avait alors 19 ans), au sourire communicatif. On sentait le plaisir quasi palpable qu'il ressentait à participer au Concours mais j'ai surtout apprécié la grande maturité qui transparaissait dans ses propos (dans un anglais maladroit mais craquant) et son jeu. Dès sa limpide sonate de Haydn et ses miraculeuses Études-tableaux de Rachmaninov en demi-finale, j'étais accro. Son Concerto en la majeur de Mozart, joué en finale, est encore gravé dans ma mémoire musicale, profondément, même si le jury n'a pas semblé sensible à la pure magie qui s'est dégagé de cet instant. Depuis 2004, Gintaras m'envoie de temps en temps des courriels toujours charmants (il est devenu accro de hockey après le Concours et un fervent partisan de l'équipe canadienne lors des tournois internationaux!). Il y a quelques jours, ses souhaits du nouvel an mentionnaient qu'il espérait revenir à Montréal en mai (si sa candidature est retenue, bien sûr). Avec sa signature et ses nombreux numéros de téléphone (il habite Vilnius mais étudie à Hanovre), il y avait un lien vers sa page Myspace et son équivalent lithuanien. Quand j'ai réentendu le Rachmaninov (l'enregistrement « live » de Montréal de 2004), ça donnait une drôle d'impression de retour dans le temps. Quand j'ai entendu le Menuet de Paderewski, enregistré lors d'un concours en 2007, pièce kitsch s'il en est une, absolument métamorphosée, restaurée par son jeu intelligent, j'ai croisé les doigts que les membres du jury préliminaire fassent leur boulot correctement et l'invitent à nouveau. Je n'hésiterai pas une seconde à lui céder Wolfie quelques heures le cas échéant. À suivre...


Un petit défi?

Grominou propose sur son site un défi lectures tout à fait ludique pour 2008, Le nom de la rose, bien moins contraignant que le Challenge ABC (que je n'ai pas réussi à terminer, notamment à cause des lettres V, W (mais le Portrait de Dorian Gray de Wilde est dans ma PAL), X, Y et Z. Six livres dont avec une couleur dans le titre, un autre avec un nom d'animal, un avec un prénom, un avec un lieu géographique, un avec phénomène météorologique et un dernier avec un nom de plante. Pour vous inscrire, courez sur le site de Grominou.

samedi 5 janvier 2008

La belle et le piano

Personnage médiatique servi par une image super léchée, aux intérêts marginaux, iconoclaste, paradoxale dans les facettes qu'elle dévoile (ses écrits sont assez fascinants, malgré leur narcissisme), Hélène Grimaud est avant tout une excellente pianiste (quand elle ne se laisse pas dévorer par l'insécurité). Elle parle avec Evene de son dernier enregistrement, consacré au Concerto « Empereur » de Beethoven. À lire avant d'écouter...

Journaliste sans frontière

Vice-président international de Reporter sans frontières (RSF), journaliste qui a couvert des dizaines de guerre sur le terrain, écrivain et animateur de radio à la Première chaîne, François Bugingo est un être fascinant, que je ne connaissais pas avant de lire ce portrait fort intéressant dans La Presse aujourd'hui. À lire ici...

vendredi 4 janvier 2008

Une (autre) librairie disparaît

Je viens de lire cet article il y a quelques instants et il me laisse un goût amer. Une autre de ces librairies « spécialisées » qui doit fermer, faute de fonds, de soutien, d'intérêt... J'avoue humblement ne pas l'avoir fréquentée mais je ne peux qu'avoir un pincement au coeur en pensant à ce couple qui y avait investi tous ses avoirs mais surtout ses rêves. À lire ici....

mercredi 2 janvier 2008

Une nouvelle année

Avec la nouvelle année, il faut maintenant mettre l'autre dans les archives de la mémoire et repartir à neuf. Vous trouverez néanmoins ici ma liste de lectures 2007 (70 livres, puisque j'ai choisi d'exclure ceux lus dans le cadre de mon travail), si vous souhaitez y retrouver un titre ou l'autre. Les titres de couleurs différentes (surlignés) sont ceux qui font référence à des commentaires de ma part au cours de 2007. Bonne année à tous!

Christine Arnothy, Rentrée littéraire ***

Paul Auster, Dans le scriptorium **

Muriel Barbery, L'élégance du hérisson ***1/2

Muriel Barbery, Une gourmandise ***

Jean-François Beauchemin, Garage Molinari ***1/2

Myriam Beaudoin, Hadassa ***

Philippe Besson, Se résoudre aux adieux ***1/2

Ketil Björnstad, La société des jeunes pianistes ***

Robert Blake, Kaya ***

Stéphane Bourguignon, Sonde ton coeur, Laurie Rivers **

Meg Cabot, Une envie de sucré**1/2

Emmanuel Carrère, Un roman russe ***

Albert Cohen, Belle du seigneur ***1/2

Philippe Delerm, La bulle de Tiepolo ***1/2

Philippe Delerm, Paris l'instant ***

Nicolas Dickner, Nikolski ***

Stéphane Dompierre, Mal élevé ***

Jean-Paul Dubois, Hommes entre eux **1/2

Christine Eddie, Les carnets de Douglas ****

Anna Enquist, Le chef-d'oeuvre ***1/2

Anna Enquist, Le secret ***1/2

Élizabeth Filion, De la part de Laura ***

Sébastien Fritsch, Le mariage d'Anne d'Orval ***1/2

Simon Girard, Dawson Kid **

André Gorz, Lettre à D. ***

Ernest Hemingway, L'étrange contrée **1/2

Hermann Hesse, Demian ***1/2

Eric Holder, La correspondante **1/2

Marya Hornbacher, Wasted ***

Nancy Huston, Lignes de faille ****

Eugène Ionesco, Rhinocéros ***1/2

Gilles Jobidon, D'ailleurs ***

Yasmina Khadra, Cousine K ***

Yasmina Khadra, Les sirènes de Bagdad ***

Robert Lalonde, Espèces en voie de disparition ***1/2

Robert Lalonde, La belle épouvante **1/2

Robert Lalonde, Le monde sur le flanc de la truite ***1/2

Robert Lalonde, Un jardin entouré de murailles ***1/2

Réal Larochelle, Les recettes de la Callas *

Philippe Labro, Franz et Clara ***

Dany Leclair, Le sang des colombes**1/2

Jonathan Littell, Les Bienveillantes **1/2

Alberto Manguel, Journal d'un lecteur ***

Christian Mistral, Vamp ***

Richard Millet, La voix d'alto ****

Denis Monette, La paroissienne **

Suzanne Myre, Mises à mort **1/2

Cees Nooteboom, Perdu le paradis ***

Amélie Nothomb, Journal d'Hirondelle *

Eric Orsenna, La révolte des accents ***

Jean Paré, Délits d'opinion ***

Arturo Pérez-Reverte, Le peintre de batailles ****

Michèle Plomer, Le jardin sablier ***

Jacques Poulin, La tournée d'automne ***

Jacques Poulin, La traduction est une histoire d'amour ***

Jacques Poulin, Le vieux chagrin ***

Julie Powell, Julie and Julia **

Yann Queffélec, Mineure ***

Pascal Quignard, Villa Amalia *1/2

Pascale Quiviger, Le cercle parfait ***1/2

CS Richardson, La fin de l'alphabet **1/2

Alexis Salatko, Horowitz et mon père ***

José Saramago, La lucidité ****

Philippe Ségur, Écrivain (en 10 leçons) ***

Aki Shimazaki, Hamaguri **1/2

Jane Urquart, Les rescapés du Styx ***

Thrity Umrigar, Tous ces silences entre nous ***