Photo: Julie Artacho |
Pièce qui devait le propulser du jour au lendemain au faîte de la gloire, La ménagerie de verre de Tennessee Williams reste l’une de ses plus belles œuvres. Qu’on l’ait vu une ou cinq fois sur scène, on ne peut s’empêcher d’éprouver une tendresse certaine pour ces pages, portrait à peine décoloré d’une Amérique révolue. Le metteur en scène Yan Rompré en a tiré un objet finement ciselé, chaque élément – que ce soit scénographie, costumes, mise en scène ou choix de la distribution – ayant été pesé, assumé, poli jusqu’à ce que la lumière puisse le traverser de part en part.
Métaphore de la représentation, la pièce se décline comme un hymne à l’imaginaire. Tom écrit des poèmes dans son petit carnet et ne pense qu’à voir le monde, comme Williams lui-même. L’ancienne belle du Sud Amanda refuse de voir terni le souvenir de tous ces prétendants. Laura invente des destins à ses bibelots de verre.
La scénographie et les costumes de Geneviève Lizotte transposent idéalement cet état de rêve à demi-conscient, le bleu-gris (qui peut évoquer la nostalgie aussi bien que l’heure bleue de l’aube) se retrouvant aussi bien sur la chemise de Tom, la robe de Laura que le jabot et les poignets d’Amanda, le chandail de Jim, les tentures que sur le passe-partout de la photo du père, cet employé du téléphone « amoureux des longues distances ».
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Au Théâtre Prospero jusqu'au 1er février 2014
Il y a un moment que je l'ai lu mais je me souviens que j'avais bien aimé.
RépondreSupprimerJe l'avais vu il y a des lustres, mais je ne me rappelais que du personnage de Laura. Comme quoi...
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