Un livret intéressant ne suffit certes pas à rendre un opéra mémorable. Il faut séduire le public, aussi bien grâce à une distribution de haut niveau, quelques airs mémorables et une mise en scène qui fait corps avec le propos. C'est le cas ici. On a indéniablement envie de revoir cet opéra et de l'apprivoiser en détails.
Photo: Mathieu Dupuis |
Aucune faiblesse au niveau des rôles principaux et des choristes (l'Ensemble Kô), de la mise en scène de Pauline Vaillancourt (mémorable) et de la scénographie de Dominique Blain. Il aurait été facile d'en faire trop - ou trop peu -, mais on se révèle rapidement séduit par les projections évoquant le labyrinthe dans lequel l'architecte évolue (qui n'est pas sans rappeler l'Icare d'Olivier Kemeid et du duo Lemieux et Pilon présenté il y a deux ans au TNM).
La compositrice Kristin Norderval opte pour un lyrisme qui évoque à l'occasion du tango (un bandonéon fait d'ailleurs partie de l'instrumentation), qui pourtant ne tombe jamais dans les excès qu'on pourrait associer au genre, misant plutôt sur une partition lyrique, qui fait fi de l'hermétisme malheureusement trop souvent associé à la musique contemporaine. On y reconnaît un travail indéniable sur les couleurs orchestrales et vocales (la complémentarité des timbres séduit). Le tout est porté par une direction particulièrement précise et inspirée de Cristian Gort.
Courez-y ce soir ou demain, au Monument-National.
Kristin Norderval, soprano — Patricia âgée
Rebecca Woodmass, soprano colorature — Patricia jeune
Dion Mazerolle, baryton — Ramos
Claude Lemieux, comédien — Scilingo
Vincent Ranallo, baryton — Facino
Daniel Pincus, ténor — Juge Brusa
Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano — Gestionnaire Ford
Daniel Binelli, bandonéon
Francis Perron, piano
Nick Danielson, violon
Isabel Castellvi, violoncelle
Pablo Aslan, contrebasse
Marc-Olivier Lamontagne, guitare
Eric Phinney, percussions
Ensemble Kô, chœur
Cristian Germán Gort, chef
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