Ma vie a basculé le 4
septembre dernier, jour de l’anniversaire de naissance d’Artaud – il aurait
sans doute apprécié le clin d’oeil, surtout en cette année marquée par le
Tout Artaud, de Christian Lapointe.
En effet, après moins d’un
mois de flashes oculaires et de violents maux de tête, on me diagnostiquait une tumeur au cerveau. Celle-ci a été retirée et commence
maintenant un processus féroce de radiothérapie et autres.
Dommage collatéral :
une vision en trois segments à droite, alors que je souffrais déjà d’une rare
forme de dégénérensce maculaire à gauche. Plus de plan B donc de ce côté, ce
qui rend la lecture cohérente presque impossible. Il me restera maintenant à
apprivoiser différents logiciels de reconnaissance de textes, mais cela empêche
bien évidemment la critique écrite.
Je reste disponible le cas
échéant pour des propositions de médiation. Le savoir et la culture sont faits
pour être partagés avec le plus grand nombre.
Si j'avais à me définir en un seul terme, ce serait: transmission - et ce, depuis l'école primaire. Je continuerai donc de transmettre, oralement tout d'abord et à l'aide de logiciels de traitement de texte ou de reconnaissance vocale. Un autre blogue, audio, naîtra fort probablement. D'ici là, les archives de ce blogue restent en consultation libre.
En attendant, le Clavier bien tempéré de Bach continuera de jouer un rôle essentiel dans ma vie. La première pièce que j'ai tenté de rejouer est son si simple premier prélude. Les réflexes n'étaient d'abord pas au rendez-vous, mais en travaillant la profondeur du jeu, j'ai fini par le rejouer en moins d'une heure, confirmant ce que je soupçonnais déjà: la musique classique élève l'âme, mais est souvent si peu ancrée dans le corps. Depuis, je m'assois régulièrement au piano et retravaille autrement. Chaque jour comprend sa part de réapprentissages, mais aussi de petites victoires.