Certains
anniversaires méritent d’être soulignés avec faste et l’Orchestre royal du
Concertgebouw d’Amsterdam a sorti le grand jeu pour son 125e
anniversaire, notamment en donnant 50 concerts au cours de cette saison. Si des
milliers de spectateurs ont pu assister à l’un ou l’autre de ces concerts sur
six continents, les cinéphiles pourront eux aussi en profiter grâce au
documentaire Around the World in 50 Concerts
d’Heddy
Honigmann,
présenté demain le 28 janvier au Cinéma du Parc.
Oui,
bien sûr, le film fait une large part à la musique classique, mais s’attarde aussi
au quotidien du musicien d’orchestre. On en apprend par exemple un peu plus sur
les dessous des tournées (distribution des passeports à l’aéroport, violons que
l’on dispose après le concert dans des housses rappelant les emballages
matelassés de surgelés, parents téléphonant à leurs enfants, travail
préparatoire du chef Mariss Jansons, etc.), mais ce qui séduira sans doute
encore plus est le côté profondément humain de l’aventure.
Comment oublier le
séjour de l’orchestre à Soweto (et le plaisir indéniable ressenti par les
enfants qui découvrent Pierre et le loup),
ces deux musiciens qui remercient une chocolatière en lui offrant un concert
privé qui ne la laisse pas indifférente, l’enthousiasme contagieux du
contrebassiste évoquant les subtilités de sa ligne mélodique, mais aussi les
dessous de la Dixième symphonie de Chostakovitch,
sa préférée, l’unique coup de cymbale que le percussionniste doit donner dans
une autre de Bruckner.
L’œil
est tout aussi stimulé que l’oreille (paysages inspirants, salles de
concert magnifiques). Un constat s’impose cruellement : peu importe le
continent visité, le public est constitué essentiellement d’hommes et de femmes
d’un âge plus que certain, habillé de façon cossue, en très grande majorité
blanc (sauf en Afrique du Sud peut-être, et encore). L’enthousiasme des musiciens (plutôt dans la quarantaine) est
pourtant ici contagieux.
Ce
documentaire est le premier d’une série de rendez-vous mensuels des RIDM.