mercredi 18 août 2010

Bleu de Delft

Parfois, la lecture nous permet de nous évader. À d'autres moments, elle nous fait réfléchir. Dans Bleu de Delft. Archives de solitude, un séduisant abécédaire qui n'a rien de contraint, Louise Warren nous fait voyager dans les méandres de la création, du geste. Si elle emprunte parfois des sentiers balisés, elle préfère de beaucoup saisir l'instant au vol, le décortiquer, lui rendre une autre dimension, le sortir de sa gangue pour en offrir la quintessence. On a ainsi droit à une dissertation très touffue sur la présence de Van Gogh dans l'œuvre de Jacques Poulin, de jolies pages sur la mélancolie comme moteur d'inspiration, sur l'importance de privilégier la lenteur, aussi bien dans l'écriture que dans la façon dont on perçoit le monde qui nous entoure...

J'ai dispersé ici et là plusieurs post-it de passages à recopier, à méditer. J'en partage un avec vous ici.

MATIÈRE

Ce que je lis, je pourrais le comparer à du compost. De la philosophie, de la poésie, des albums pour enfants, des essais, des mystiques, des baroques, tout cela j'en suis certaine se dépose au fond de  moi, se mélange à ma langue.
J'ai toujours cru que toute cette matière invisible que nous laisse la lecture s'organise, se transforme, afin de se préparer au lent travail de transfiguration que produit la pensée.

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