Il y avait quelque chose de fascinant à retrouver après toutes ces années le Clavier bien tempéré de Gould. Une telle force dans l'interprétation, presque trop véhémente selon moi. Une impossibilité de se caler dans le texte de Bach d'une certaine façon, d'être condamné plus ou moins contre son gré à écouter du Gould. Pourtant, on ne sent pas cet envahissement quand on écoute les Goldberg, que ce soit la première ou la deuxième version (selon vos préférences).
En superposant la danse au Clavier bien tempéré (pourtant un texte dansant, surtout les préludes), je me suis retrouvée devant une série de questions esthétiques qui me confrontent avec ma propre interprétation du Clavier bien tempéré. Les certitudes sont faites pour être déboulonnées! Heureusement!
À écouter ici...
La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
mardi 19 avril 2016
vendredi 15 avril 2016
Televizione: débordement
On voudrait aimer Televizione sans aucune restriction. Sébastien Dodge aborde de front des questions essentielles, à coups de phrases souvent assassinent héritées du slapstick. On y fait feu de tout bois: l'omniprésence de la télévision (et sa collection d'émissions plus insipides les unes que les autres), la désinvolture crasse de nos gouvernements, l'indifférence de tout un chacun, qu'il s'agisse de son voisin habite à quelques coins de rue ou à plusieurs milliers de kilomètres. (Qui se souvient encore de la seconde guerre italo-étiopienne?)
Malheureusement, trop c'est comme pas assez et on sort du Quat' Sous avec une impression d'attention dispersée, voire de coups d'épée dans l'eau. Impossible par exemple d'oublier la lourdeur gratuite du segment sur la beauté perdue de Gina (interminable) ou le caca nerveux de ce cher Mike qui ne sait plus comment attirer l'attention de ses anciens fidèles.
Mais impossible d'oublier le travail exceptionnel de la distribution, souvent jouissif. Le plaisir du théâtre à sa plus simple - et fascinante - expression. Louis-Olivier Mauffette campe un ancien militaire canadien parfait sous tout rapport, aux ouaip! retentissants. Marie-Ève Trudel dans le double rôle d'une Colombine frustrée de ne pas travailler et de Gina qui voit sa carrière péricliter la première ride venue, hérite d'une partition plus difficile à calibrer. On ne peut cependant qu'être soufflé par les performances électrisantes de Mathieu Gosselin (Benito et multiples rôles délirants) et surtout de David-Alexandre Després en Arlequin. Son jeu physique (qu'il a notamment pu travailler dans Kurios du Cirque du soleil) et l'ampleur de sa palette séduisent sans aucune réserve.
Cette pièce passera-t-elle à l'histoire, suscitera-t-elle une volonté de changer le monde? Non, malheureusement. Elle nous rappellera cependant que nous disposons ici d'une pépinière de talents qui ne demandent qu'à être exploités.
Jusqu'au 28 avril au Quat' Sous
Malheureusement, trop c'est comme pas assez et on sort du Quat' Sous avec une impression d'attention dispersée, voire de coups d'épée dans l'eau. Impossible par exemple d'oublier la lourdeur gratuite du segment sur la beauté perdue de Gina (interminable) ou le caca nerveux de ce cher Mike qui ne sait plus comment attirer l'attention de ses anciens fidèles.
Mais impossible d'oublier le travail exceptionnel de la distribution, souvent jouissif. Le plaisir du théâtre à sa plus simple - et fascinante - expression. Louis-Olivier Mauffette campe un ancien militaire canadien parfait sous tout rapport, aux ouaip! retentissants. Marie-Ève Trudel dans le double rôle d'une Colombine frustrée de ne pas travailler et de Gina qui voit sa carrière péricliter la première ride venue, hérite d'une partition plus difficile à calibrer. On ne peut cependant qu'être soufflé par les performances électrisantes de Mathieu Gosselin (Benito et multiples rôles délirants) et surtout de David-Alexandre Després en Arlequin. Son jeu physique (qu'il a notamment pu travailler dans Kurios du Cirque du soleil) et l'ampleur de sa palette séduisent sans aucune réserve.
Cette pièce passera-t-elle à l'histoire, suscitera-t-elle une volonté de changer le monde? Non, malheureusement. Elle nous rappellera cependant que nous disposons ici d'une pépinière de talents qui ne demandent qu'à être exploités.
Jusqu'au 28 avril au Quat' Sous
mardi 12 avril 2016
Géographie de l'ordinaire
Ce premier recueil de Nicolas Lauzon m'a accompagné pendant des semaines. Je le glissais dans mon sac, histoire de glaner quelques vers, de me sentir à la fois dépaysé et en conversation avec un voisin. On y retrouve le Grand nord, mais pourtant, jamais on n'a une vraie impression de dépaysement total. Les liens que nous entretenus avec l'autre ne se ressemblent-ils pas toujours un peu?
Au fil des mois, les pages ont changé de couleur, se sont cornées sans que j'y prête attention. Un livre doudou d'une certaine façon, auquel j'ai donné le coup de grâce par une journée de pluie, oubliant de le le protéger, les pages se gondolant sous la pluie. L'auteur saura me pardonner, je l'espère.
Au fil des mois, les pages ont changé de couleur, se sont cornées sans que j'y prête attention. Un livre doudou d'une certaine façon, auquel j'ai donné le coup de grâce par une journée de pluie, oubliant de le le protéger, les pages se gondolant sous la pluie. L'auteur saura me pardonner, je l'espère.
lundi 4 avril 2016
Refuser la haine
« La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l’agression et l’esprit de revanche. Le moyen d’en sortir est l’amour. »
Martin Luther King
dimanche 3 avril 2016
Impressions de lecture
Que reste-t-il d'un livre dans notre esprit, une semaine, un mois, dix ans après sa lecture? Quelques réflexions sur le sujet, après avoir vu la mise en scène du roman L'orangeraie.
Impressions audio...
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