mardi 29 juin 2010

La disparition du mercure

Le titre est volontairement ambigu, la couverture vaguement évanescente. À quoi s'attendre quand on feuillette les pages de ce premier roman de Denis Fortier? D'abord, à un dépaysement de lecture ou plutôt à une façon autre d'aborder le récit. Au fond, une fois le livre refermé, alors qu'on tente de résumer le propos du livre, tout semble assez simple. Pourtant, il y a une densité telle au propos qu'on ne pouvait l'aborder de façon entièrement linéaire.

On y découvre le petit Olivier, qui mène un combat impitoyable contre la leucémie, sa mère Maryse, une infirmière d'usine, le narrateur, hommes d'affaires mais aussi pianiste, profondément attaché à Olivier. Très tôt, on se retrouve confronté à la mort, mais toujours de façon subtile, comme si l'auteur improvisait une mélodie lancinante, qu'il développait au fur et à mesure des pages. Parce que la musique, on la perçoit souvent, souffle, soupir, sourire aussi. Parfois, on a l'impression de s'y perdre un peu, de s'arrêter à la beauté d'un accord, d'une phrase bien amenée, à la limpidité d'un toucher, comme lorsqu'on écoute un ami improviser, un soir très tard, et que l'esprit se laisse bercer, sans bien saisir où telle progression d'accords, telle tonalité, nous mènera.

Ce parallèle musical n'est pas fortuit, l'auteur nous proposant sur le site du livre un périple en musique (la sienne, née en parallèle de la rédaction du roman) qui permet d'en apprendre un peu plus sur les lieux et les personnages de cette histoire à la fois onirique et brutalement réaliste. Une façon étonnante de repenser le roman.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Billy Robinson a dit…

Effectivement, il s'agit d'un superbe roman, tout en douceur et à l'écriture fine et simple... Touchant! J'aime beaucoup !