lundi 5 décembre 2011

Mozart, encore, toujours...

Le deuxième billet que je signais ici (juste après celui qui annonçait la naissance du blogue) était consacré à Mozart. On dit souvent qu'on n'oublie jamais son premier amour. Pour moi, celui qui a précédé tous les autres se nomme Wolfgang Amadeus Mozart. Je me souviens que j'écoutais avec fébrilité le livre-disque de la collection du Petit Ménestrel consacré au compositeur. Je ne me souviens plus vraiment des pièces qui y étaient présentées (mais j'ai gardé un exemplaire du long jeu), mais je me souviens de la connexion profonde que je ressentais avec cet univers.

Je partage ma date d'anniversaire avec un autre géant, Beethoven, mais pourtant, celui que je déchiffrais instinctivement, qui me comprenait à demi-mots, c'était Wolfgang. Oui, bien sûr, je trouvais fascinant son parcours d'enfant prodige, mais c'était surtout la musique qui m'interpellait. Pour mes neuf ans, une tante - qui avait lu en moi ou souhaitait me faire un cadeau « pédagogique » - m'avait offert Mozart raconté en 50 chefs-d’œuvre de Paul Roussel. « À notre chère nièce Lucie », une dédicace toute simple, mais un livre qui m'a toujours suivie, à travers les déménagements. Une quinzaine de titres consacrés au compositeur trônent maintenant à ses côtés  - dont un ou deux plutôt pointus -, mais peu importe, cet ouvrage accessible, je le feuillette encore régulièrement quand vient le temps d'écrire une note de programme, de situer une œuvre, de retrouver la proximité avec le compositeur.

Il y a 220 ans aujourd'hui, Mozart nous quittait tragiquement, alors que la gloire lui faisait un ultime clin d’œil et que sa Flûte enchantée était devenue le spectacle à voir à Vienne. Qu'aurait-il encore pu écrire si la mort n'avait pas réclamé son dû aussi rapidement? Aurait-il abordé le virage vers le romantisme aussi subtilement qu'il avait délaissé le style galant? Autant de questions sans réponses.

Dans son Autoportrait au radiateur, Bobin a résumé l'essence même de son œuvre en ces termes:

« Je n’écoute plus que Mozart, et c’est plutôt bon signe. Je ne sais rien de plus frais que cette musique, comparable seulement au chuchotement des rivières ou au balbutiement des nouveau-nés. Une telle perfection ne prouve rien et surtout pas, comme on le prétend parfois, l’existence de Dieu.  D’ailleurs une existence – fût-elle celle de Dieu – ne se prouve pas. Elle s’accueille ou se rejette, et ce n’est pas la même chose ni le même langage. Prouver est un désir de savant ou de policier. Accueillir est un désir d’amoureux. Mozart ne prouve rien, il simplifie. »

Au-delà des années, des engouements qui passent, il continue de me toucher, peut-être parce qu'une seule de ses phrases suffit pour que je me rappelle la fragilité de la vie et la puissance du geste créateur.

3 commentaires:

Adrienne a dit…

ah! Mozart!
le premier le dernier le seul et l'ultime ;-)
tous les autres, c'est pour varier un peu le menu...
mais Mozart... ah! Mozart!
(tu sens le lyrisme? LOL)
et je ne cesse d'épiloguer sur tout ce qui aurait encore pu être, s'il avait vécu un peu plus longtemps...
(signé Adrienne, fan de Mozart depuis l'adolescence)

Lucie a dit…

Voilà la meilleure raison peut-être qui fait que nous soyons blogamies :-)

Lali a dit…

Et pour Anne et toi, un cadeau du lundi bien mérité :
http://lali.toutsimplement.be/?p=47942