Tout au long du recueil, la musique sert de pulsation, de moteur, d'élément déclencheur, qui mène le protagoniste à poser des gestes extrêmes, à briller, ne serait-ce qu'une seconde, au firmament des stars. Qu'il danse tout son saoul lors d'une soirée d'Halloween en écoutant son iPod Shuffle pendant que les autres se meuvent au rythme d'une autre pièce, qu'il se laisse renverser par la beauté pure du geste en regardant Margie Gillis, qu'il pleure du sang en écoutant All I want for Christmas is you de Mariah Carey importe peu au fond. Le lecteur adopte spontanément les personnages car, n'avons-nous pas tous eu l'impression, un jour ou l'autre, d'être les seuls à danser (avancer, penser) sur un rythme autre?
« Un jour, en avril 1770, un homme emmena son fils de quatorze ans à la chapelle Sixtine. On y chantait le célèbre Miserere, de Gregorio Allegri. L’enfant était ému. Il retenait chaque note, et chaque silence. Toute la musique se gravait dans sa tête. Le soir, il note de mémoire la partition complète du Miserere d’Allegri. Quelques années plus tard, on perdit les partitions originales d’Allegri. On n’eut pas d’autres choix que d’avoir recourt au garçon qui avait tout noté de mémoire. On utilisa ses partitions pour que l’œuvre d’Allegri ne sombre pas dans l’oubli. Ce garçon s’appelait Wolfgang Amadeus Mozart. »
On peut entendre Simon Boulerice dans un extrait du monologue « Danser a cappella » ici...
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