Dès les premières lignes de roman qui ne ressemble à aucun autre, on plonge dans les dédales de la bureaucratie et des incohérences alors que P. se lance sur la piste du mystérieux chapeau de Kafka. À cette histoire à l’absurdité rapidement évidente, mais racontée avec un ton parfaitement décalé, Patrice Martin greffe des hommages fort réussis à Paul Auster (la tendresse avec laquelle Martin évoque New York est remarquable), à Italo Calvino (en choisissant un fil narratif à trois trames, en apparence parallèles mais qu’on découvre complémentaires) et à Borges (et ses univers situés à la quasi invisible frontière entre réalité et perception altérée).
Si le lecteur a suffisamment fréquenté les écrivains cités, il se révèlera comme moi séduit par les nombreux clins d’œil aux divers styles, habilement unifiés par la plume alerte de Patrice Martin – qui s’intègre même à l’une des courtes nouvelles du roman. On regrettera peut-être une légère précipitation à conclure le troisième chapitre de ce court mais dense roman qui, par rapport aux deux premiers, semble s’essouffler quelque peu.
Tour de force, texte à partager entre « initiés », esbroufe? Il faudra attendre le deuxième roman de l’auteur pour se prononcer mais, d’ici là, inutile de bouder son plaisir.
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