Décidés à tourner leurs critiques vers l'art du portrait et surtout ses abus gênants dans la représentation des peuples amérindiens (combien d'images du « bon sauvage » doit-on encore accepter avant d'admettre que la réalité est autre?), ces artistes ont plutôt décidé de revisiter le genre plutôt que de lui tourner le dos. Le « regard d'acier » du titre fait ici référence au regard gris et en apparence imperturbable qu'on a trop souvent associé aux représentations occidentales ou coloniales. En détournant le cliché, les artistes s'interrogent - et nous interpellent - sur les rôles qu'occupent l'image, les médias et les choix politiques qui les touchent de près.
Dana Claxton (photo du haut) transpose ainsi ses racines ancestrales à travers des images en apparence ludiques mais qui poussent à la relecture.
Jeff Thomas, qui se surnomme lui-même « l'Iroquois urbain », propose quant à lui des fascinants diptyques dans lesquels il jumelle le portrait stéréotypé de l'Indien et des portraits de membres de son entourage (ou lui-même) dans une composition au parallélisme inspiré. Il choisit d'élaborer une série « d'images de [son] expérience d'Iroquois urbain, ainsi que la recontextualisation des images historiques des premières Nations pour un public contemporain ».
J'ai été également séduite par les portraits de KC Adams qui dénoncent les étiquettes que la société choisit d'apposer aux individus, choix qui vient ébranler plusieurs convictions que certains pourraient entretenir face aux « conventions ». Et si, au fond, le regard d'acier n'était qu'un masque?
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