mercredi 12 août 2009

Note by Note: The Making of Steinway L1037


Note by Note, documentaire fascinant présenté jusqu'au 13 août au Cinéma du Parc, nous permet de suivre les étapes de la construction d'un piano de concert de 9 pieds. Près d'un an s'écoulera entre l'arrivée de la première planche qui permettra de donner sa forme si caractéristique à l'instrument et le moment où le piano sera emballé pour retrouver des dizaines de ses confrères dans la caverne d'Ali-Baba pour tout pianiste, la division « Concert & Artists » de Steinway. C'est en effet dans ce lieu mythique - et presque mystique - que tout pianiste de concert ira chercher « son » instrument, celui qui transmettra les subtilités de telle oeuvre ou répondra de telle façon. Quelques notes à peine seront jouées parfois mais on saisit tout de suite la personnalité de l'instrument.

Le documentaire est monté de façon plutôt classique, et nous permet de bien comprendre le travail de chacun des intervenants, du « chipper » à celui qui gère le ventre (« belly ») de l'instrument à la pose de la table d'harmonie, l'enfilage des cordes, le travail sur l'égalité de l'action, etc. On ne peut qu'être ému par l'énergie que chacun instille en l'instrument, par le souci de perfection recherché. Derrière chaque bribe de conversation avec l'un des artisans de Steinway, on sent surtout la fierté, celle d'appartenir à une grande famille, celle de la transmission d'un savoir du passé (le piano ayant très peu changé depuis 100 ans), celle du travail bien fait surtout. Chacun est parfaitement conscient que la moindre négligence de sa part (comme celui-ci qui calibre le cadre de l'instrument au millième de pouce près) peut entraîner, dans un mois, dans six mois, des répercussions désastreuses.

On rencontre également des pianistes de concert, qui parlent de l'instrument avec un amour palpable, qui évoquent l'instant de rencontre, de reconnaissance aussi. Les propos de Harry Connick Jr. sont peut-être les plus pertinents à cet égard, quand il parle de l'instrument comme d'une peinture qui n'est jamais terminée, qui a besoin du pianiste pour s'animer. Certains recherchent un instrument facile à mater, d'autres préfèrent le combattre. Pierre-Laurent Aimard, dans sa quête de l'instrument parfait pour jouer la monumentale Concord Sonata de Ives est fascinant, mais aussi le dialogue qui se tisse entre lui et le spécialiste des lieux qui essaie de saisir les qualités recherchées pour lui présenter l'instrument idéal. On n'est jamais bien loin d'une relation fusionnelle avec un instrument, que ce soit le temps d'un concert ou de trouver celui sur lequel on travaillera chez soi.

Vous pouvez visionner la bande-annonce du film ici...

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