mardi 24 août 2010

Détour par la librairie d'Harvard

Par un samedi radieux, nous sommes partis explorer Cambridge (ville dans laquelle se trouve les très prestigieux Harvard University et MIT). Après avoir arpenté pendant quelques minutes les campus verdoyants, nous avons opté pour une visite détendue de la ville qui a inclus, je l'admets, un détour obligé par le Harvard Book Store, un croisement entre la bibliothèque universitaire à l'air raréfié et la librairie indépendante gorgée de trésors. Difficile de résister, surtout à la section musique assez touffue (j'aurais aussi bien pu céder à la section philosophie, histoire de l'art, études anciennes... vous avez compris le principe, je pense!).

Comme je ne prévois pas d'arrêt à Harvard dans les prochains mois, il fallait donc saisir l'occasion au vol et mettre la main sur quelques titres. Côté pratique, j'ai opté pour Note by Note, A Celebration of the Piano Lesson de Tricia Tunstall. Après tout, c'est la rentrée dans quelques jours, tout ressourcement ne peut être que positif. Côté inspiration, j'ai opté pour l'essai de Daniel Barenboïm, Music Quickens Time, qui traite de l'importance que la musique devrait avoir dans nos vie. J'ai aussi ramassé pour un ami une biographie d'un de ses compositeurs favoris (au cas où il passe ici, je n'en dis pas plus pour l'instant) et, histoire de rigoler un peu (jaune parfois), Lexicon of Musical Invective de Nicolas Slonimsky, un livre qui répertorie certaines critiques incendiaires.

Un exemple, au sujet de Debussy (en plus, le livre propose les citations dans la langue originale et en traduction, je vois déjà là une mine d'or potentielle pour mes notes de programme futures), pour vous donner le ton.
« La musique récente me fait l'effet d'une momie richement ornée, mais ne gardant l'apparence humaine qu'à grand renfort d'ingrédients. Ce n'est de la composition, c'est de la décomposition. La musique de Debussy a la grâce d'une jolie poitrinaire, aux regards languissants, aux gestes anémiés et dont la perversité a le charme de ce qui est frappé de mort. Une symphonie, un morceau, sont un organisme. L'organisme Debussy rappelle celui de méduses dont la substance translucide s'irise brillamment aux rais du soleil à fleur de la vague, mais qui ne seront jamais que des  protozoaires. » (Alfred Mortier, Rubriques Nouvelles, Paris, décembre 1909)
Le lendemain, j'étais dans un tout autre registre, puisque je suis allée à Concord (oui, comme dans la Concord Sonata de Charles Ives), là où le mouvement transcendantaliste américain a pris naissance. J'ai pu visiter la cabane qui a abrité Henry David Thoreau lors de la rédaction de son mythique Walden et le dit lac (nommé Walden Pound mais qui n'a rien d'un étang), qui vient de remonter illico au top niveau dans ma PAL. (Je vous glisse ici quelques photos du home de l'auteur.)

3 commentaires:

Adrienne a dit…

hum... cet Alfred Mortier me fait penser à mon Désiré Nisard :-)

Lucie a dit…

Oui, c'est vrai, celui-là aussi était assez lapidaire!

Unknown a dit…

Ahhh ... ça y est, tu y as enfin mis les pieds sur ce campus :)