Né en Pologne, ayant passé son enfance à Winnipeg, avant de poursuivre ses études à New York, en musique et en littérature française, mari de la pianiste japonaise Yoko Nozaki, Emanuel Ax pouvait être considéré citoyen du monde bien avant que le terme se retrouve sur toutes les lèvres. Pour lui, un artiste se doit d’intégrer origines, cultures et vécus et réussir à transmettre cet amalgame au public. Si l’interprète compte parmi les invités réguliers de l’Orchestre symphonique de Montréal, on ne l’a pas entendu en récital ici depuis 1976, deux ans à peine après qu’il soit devenu le lauréat du premier Concours international Arthur Rubinstein. Incapable de trancher entre les deux, récital ou concert, il considère les expériences complémentaires. « Je pense que la musique pour piano est la chose la plus excitante du monde, explique-t-il lors d’une entrevue téléphonique, et elle représente un défi bien particulier, constitué à la fois d’une peur terrible combinée à la décharge d’être seul sur scène. Bien sûr, nous avons l’habitude de répéter seuls, mais quand vous êtes sur scène avec un orchestre, vous êtes avec plusieurs amis, une conversation s’établit avec vos collègues. »
Je me suis entretenue il y a quelques semaines avec ce pianiste pour lequel j'éprouve beaucoup de respect, surnommé affectueusement dans le milieu « Manny ». Vous pouvez lire cet article en couverture du numéro de février de La Scena Musicale. Dans le même numéro, je parle également du pianiste John Newmark, l'un des plus grands accompagnateurs (pianistes collaborateurs, dirions-nous aujourd'hui) du 20e siècle, qui a notamment créé, à l'initiative de Wilfrid Pelletier, le premier cours d'accompagnement du Conservatoire de musique de Montréal.
Si vous me cherchez dans les prochains jours, vous pourriez fort bien me trouver... Cet après-midi, je serai au Gala des Prix Opus (les « Oscars » de la musique classique québécoise), demain soir à l'Opéra de Montréal (qui présente Werther de Massenet) et mardi soir au Conservatoire pour un concert des plus inusités. En effet, sous la direction artistique de Véronique Lacroix, l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) propose une traversée imaginaire qui met la flûte en vedette avec son programme « D’un océan à l’autre ». On pourra notamment y entendre l’Ensemble de flûtes Alizé et un chœur de jeunes flûtistes, dans des œuvres des compositeurs canadiens Kati Agócs, Christopher Butterfield, Gordon Fitzell et Katia Makdissi-Warren. Cela tombe bien, j'ai un petit faible pour la flûte... Une occasion d'entendre la musique d'ici et d'aujourd'hui... ici et aujourd'hui!
3 commentaires:
quelle intense vie musicale!
Tu parles de la mienne, celle de la ville, ou celle de Manny? ;-)
et bien disons : les trois :-)
mais je pensais surtout à la tienne et à ta ville!
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